Des milliers de policiers ont été mobilisés cette semaine sur le territoire britannique pour surveiller le déroulement des nombreuses manifestations prévues en amont du sommet du G7 qui se déroulera de vendredi à dimanche en Cornouailles.
Premières retrouvailles physiques entre dirigeants du monde industrialisé depuis le début de la pandémie, ce sommet sera aussi l’occasion pour les mouvances contestataires de faire entendre leurs voix réduites au silence par les longs mois de confinement et par les mesures de lutte contre le coronavirus.
Toutes les voies d’accès à Carbis Bay, la petite station balnéaire qui accueillera le sommet, ont été bouclées et 5.000 policiers ont été déployés pour atteindre un total de 6.500 personnes, agents des forces de l’ordre et volontaires, ont détaillé les polices du Devon et de Cornouailles.
« Tout ce que nous ferons sera proportionné et sera légitime », a promis le chef de police adjoint Glen Mayhew à qui incombe la tâche de sécuriser le sommet. « Nous savons que les médias du monde entier auront les yeux braqués sur nous au cours des sept prochains jours. »
Si la menace terroriste subsiste, l’essentiel du travail des forces de l’ordre sera concentré sur la supervision des nombreuses manifestations prévues en Grande-Bretagne, d’autant que plusieurs mouvements ont promis de provoquer des perturbations d’envergure pour se rappeler au souvenir des pouvoirs publics.
« Nous serons bruyants »
« Nos droits n’ont pas été acquis grâce à des manifestations calmes et polies. Nos droits l’ont été dans le bruit, dans la perturbation et par les désagréments », rappelle le Kill the Bill group, qui fait partie de la vingtaine d’organisations ayant rejoint le collectif « Résistons à la coalition G7 » (RG7).
« Nous serons bruyants, nous serons perturbateurs, nous serons gênants », a promis le collectif qui mène campagne contre un projet de loi proposant de confier de nouvelles prérogatives à la police pour encadrer et réprimer les manifestations.
La police dit soutenir le droit de manifester dans le calme et a assigné quatre sites aux protestataires afin qu’ils se réunissent. Mais pour le RG7, qui regroupe des activistes écologistes, des militants pacifistes et des anarchistes, il n’est pas question de les utiliser.
« RG7 ne parle ni ne se met en liaison avec les flics. Les flics ne seront les bienvenus dans aucun de nos espaces », prévient-il sur son site internet.
Extinction Rebellion, qui se définit comme « un mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le dérèglement climatique » et qui fut en 2019 à l’origine d’immenses embouteillages dans le centre de Londres, dit s’attendre à réunir un millier de manifestants pour rejoindre St Ives, une commune située à 3 km à peine de Carbis Bay, pour le sommet.
« Nous avons fait de notre mieux pour planifier des actions pacifiques, créatives, artistiques et sans risque en ce qui concerne le COVID », disait Extinction Rebellion dans une lettre ouverte adressée la semaine dernière aux habitants.
« Nous présentons d’avance des excuses sincères pour toutes les perturbations supplémentaires que nous allons provoquer. »
La police a prévenu qu’elle ferait preuve de fermeté et que les perturbations prolongées ne sauraient être autorisées.
« A partir du moment où une manifestation vise à provoquer des désordres majeurs, nous nous efforcerons de libérer les axes bloqués aussi vite que possible », avertissent les forces de l’ordre sur leur site internet.