Clément Beaune se dit «très inquiet» du comportement britannique

Le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, s’est dit jeudi «très inquiet» du comportement britannique concernant le respect de l’accord commercial post-Brexit conclu entre Londres et Bruxelles.

«Je suis très inquiet sur le comportement britannique, sur le respect de l’accord que nous avons signé», a-t-il déclaré sur Public Sénat.

«C’est une question d’honneur, de respect et de crédibilité internationale. Le Royaume-Uni, c’est une grande démocratie, membre du Conseil de sécurité des Nations unies, qui signe des accords internationaux et qui s’assiérait dessus? Ce n’est pas sérieux», a-t-il ajouté.

Parmi les sujets qui suscitent l’inquiétude figure la pêche, objet de vives tensions entre la France et le Royaume-Uni depuis le Brexit en raison des restrictions imposées aux professionnels français pour l’accès aux eaux britanniques.

Le mois dernier, le Royaume-Uni a envoyé deux navires de patrouille de la Navy au large de l’île anglo-normande de Jersey, dans la Manche, après que la France a laissé entendre qu’elle pourrait couper l’électricité alimentant l’île et que des pêcheurs français menaçaient de bloquer le port.

«On s’est battu pied à pied avec le Président de la République pour défendre les intérêts des pêcheurs. On a un bon accord. Après, il faut qu’il soit appliqué. On ne va pas laisser refaire le match», a expliqué Clément Beaune.

«Il faut donner concrètement toutes les licences d’accès à la mer pour nos pêcheurs, notamment pour ceux des Hauts-de-France», a-t-il expliqué.

L’autre sujet d’inquiétude concerne le protocole nord-irlandais destiné à éviter le rétablissement d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Depuis la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne le 1er janvier, Londres a unilatéralement instauré un moratoire sur les contrôles douaniers de certaines marchandises expédiées de Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord, contrôles prévus par l’accord post-Brexit.

Ce «protocole nord-irlandais» a contribué à raviver les tensions entre les différentes communautés de l’île, les unionistes refusant toute différence de traitement avec le reste du Royaume-Uni.

«C’est la paix en Europe qui est en jeu et les Britanniques ne peuvent pas nous dire « vous êtes méchants, vous avez créé un protocole, des contrôles ». C’est le Brexit qui a créé une frontière et des contrôles, il faut être sérieux», a commenté le secrétaire d’État français.

Le protocole vise, selon lui, à minimiser les problèmes dans la région.

«On attend du Royaume-Uni que cet accord soit intégralement respecté. Dans l’accord, il est prévu que si ça n’est pas le cas, nous prenions des mesures de rétorsion – droits de douane et autres. J’espère qu’on n’en arrivera pas là. Mais si les choses n’avancent pas, c’est sur la table», a prévenu Clément Beaune.

Arrivé mercredi en Grande-Bretagne, le Président américain Joe Biden doit rencontrer jeudi le Premier ministre britannique Boris Johnson, et l’appeler à empêcher que la querelle avec l’Union européenne mette en péril la délicate paix en Irlande du Nord.

Rejoignez News-Front sur Facebook, GAB, Vkontakte, et Telegram pour découvrir le choix de l’équipe