Pandémie et urgence climatique: les dirigeants des grandes puissances du G7 cherchent des réponses communes aux crises mondiales lors de leur première rencontre en près de deux ans, à commencer par la redistribution d’un milliard de doses de vaccins anti-Covid.
Le G7, qui tient ce week-end en Cornouailles, dans le sud-ouest de l’Angleterre, son premier sommet en près de deux ans, est un groupe informel de grandes puissances créé en 1975 d’abord pour discuter d’économie avant d’élargir son spectre.
Jusqu’à dimanche, le sommet rassemble Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon et États-Unis dans la station balnéaire de Carbis Bay, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ce sera le premier pour Joe Biden, engagé sur la voie du multilatéralisme après les années isolationnistes de Donald Trump, comme pour Mario Draghi et Yoshihide Suga.
C’est le dernier en revanche pour Angela Merkel et peut-être Emmanuel Macron.
Pas question cependant pour le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays préside le G7 cette année, de serrer la main des chefs d’État et de gouvernement à leur arrivée: l’événement est soumis à une kyrielle de contraintes pour prévenir les contaminations au coronavirus, dont des dépistages quotidiens.
Des précautions d’autant plus nécessaires que le Royaume-Uni, avec près de 128.000 morts du Covid-19, est confronté à une poussée du variant Delta menaçant la levée des dernières restrictions dans le pays.
Économie mondiale et vaccins
Au cœur des discussions figurent la reprise d’une économie mondiale laminée par la pandémie et le partage plus équitable des vaccins anti-Covid par les pays riches, qui ont accaparé un maximum de doses au détriment des plus pauvres.
Face à la multiplication des appels à la solidarité, les dirigeants devraient s’accorder pour fournir «au moins un milliard de doses» et augmenter les capacités de production, avec l’objectif de «mettre fin à la pandémie en 2022», selon Downing Street.
«Le moment est venu pour les démocraties mondiales les plus importantes et les plus technologiquement avancées d’endosser leurs responsabilités et de vacciner le monde, parce que personne n’est protégé tant que tout le monde n’est pas protégé», a déclaré Boris Johnson.
Les États-Unis ont d’ores et déjà promis de donner 500 millions de doses, et les Britanniques 100 millions, principalement via le dispositif de partage Covax.
C’est insuffisant, déplorent des ONG: le G7 doit approuver la suspension des brevets sur les vaccins pour permettre une production de masse. Washington et Paris y sont favorables, l’Allemagne s’y oppose fermement.
«Au rythme actuel de vaccination, il faudrait 57 ans aux pays à faibles revenus pour atteindre le même niveau de protection que celui des pays du G7. C’est moralement inacceptable, mais aussi contre-productif étant donné le risque posé par les mutations du coronavirus», souligne Oxfam.
Emmanuel Macron a aussi appelé les laboratoires pharmaceutiques à donner 10% des doses vendues et souhaité que le G7 endosse l’objectif de 60% d’Africains vaccinés d’ici à fin mars 2022.
Selon l’agence Bloomberg, le G7 demandera également une nouvelle enquête de l’OMS sur l’origine du coronavirus.
Réchauffement climatique
La lutte contre le réchauffement climatique sera l’autre priorité du sommet, qui se veut neutre en carbone, avant la grande conférence de l’Onu sur le climat (COP26) prévue en novembre en Ecosse.
Boris Johnson ambitionne un «plan Marshall» pour aider les pays en développement à décarboner leurs économies, selon le Times, à l’image du financement américain massif pour la reconstruction européenne après la Seconde Guerre mondiale.
En mai, les ministres de l’Environnement du G7 s’étaient engagés à arrêter dès cette année les aides publiques aux centrales au charbon, promettant aussi «des efforts ambitieux et accélérés» pour réduire leurs émissions de CO2.
Avant le lancement du sommet, Boris Johnson et Joe Biden ont affiché jeudi un front uni sur l’urgence climatique, approuvant une nouvelle «Charte de l’Atlantique» qui insiste aussi sur la nécessité de faire face aux cyberattaques. Boris Johnson a qualifié d’«indestructible» la relation entre Londres et Washington.