Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a affirmé que l’unité du Royaume-Uni n’était pas négociable, répondant à la fermeté affichée par le président français au sujet des dispositions post-Brexit concernant l’Irlande du Nord.
«Nous ne négocions ou ne marchandons pas l’intégrité du Royaume-Uni, qu’elle soit territoriale, constitutionnelle ou qu’il s’agisse de l’intégrité économique du Royaume-Uni, ce n’est pas sur la table, ce n’est pas négociable», a déclaré le 11 juin sur Sky News le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab. Il répondait, alors, à la fermeté affichée par Emmanuel Macron concernant les dispositions post-Brexit pour l’Irlande du Nord.
Londres accuse plus globalement l’Union européenne d’adopter une «approche trop puriste» quant à l’application de nouvelles dispositions douanières spécifiques en Irlande du Nord, sources de tensions dans la province britannique. Ces mesures ont été négociées dans le cadre de l’accord de Brexit signé en 2019 par le gouvernement de Boris Johnson mais provoquent de vives tensions dans la province britannique, en perturbant les échanges avec l’île de Grande-Bretagne et suscitant la colère des unionistes fidèles à la couronne britannique.
«Je pense que la balle est dans le camp de l’UE, nous comprenons ce que les Français ont dit et cela devrait inciter les esprits à la Commission à Bruxelles à adopter une approche plus pragmatique et flexible», a également déclaré Dominic Raab.
Pour Macron, «rien n’est renégociable» sur le Brexit
Emmanuel Macron avait prévenu le 10 juin que «rien n’est renégociable» sur la question du Brexit, estimant qu’il n’était «pas sérieux de vouloir revoir au mois de juillet ce qu’on a finalisé après des années de débats et de travail», critiquant ainsi l’attitude de Londres au sujet des nouvelles dispositions douanières spécifiques à l’Irlande du Nord.
La question a été au menu du premier tête-à-tête le 10 juin entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Boris Johnson. Les chefs de l’UE comptent évoquer cette problématique ce 12 juin lors d’une rencontre avec le dirigeant britannique en marge du sommet du G7 en Angleterre.
Dans une interview à la BBC, le chef du gouvernement conservateur a assuré que Joe Biden n’avait pas évoqué le mécontentement américain au sujet des tentatives de Londres de revenir sur le «protocole nord-irlandais».
Que ce soit Londres, l’Union européenne, Washington, «tout le monde a un intérêt énorme à s’assurer que nous gardions la symétrie essentielle de l’accord du Vendredi saint», qui a mis fin en 1998 à trois décennies de conflit sanglant entre loyalistes, attachés à la couronne britannique, et républicains favorables à la réunification de l’île, selon Boris Johnson, qui affiche un ton optimiste sur la résolution de cette question : «Je pense qu’on peut y arriver.»