En marge du sommet des 7 pays les plus industrialisés, les échanges sont vifs entre participants au G7 sur l’après-Brexit et surtout la question de l’Irlande du Nord. Ce dossier a déjà été au menu des entretiens entre Joe Biden et Boris Johnson avant le sommet et ce samedi matin, le ton est monté.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé ce samedi les Européens à faire preuve « de pragmatisme et de compromis » sur les dispositions post-Brexit pour l’Irlande du Nord, à l’origine de vives tensions dans la province britannique.
Boris Johnson « a exprimé clairement son souhait de pragmatisme et de compromis de la part de tous mais a souligné que la protection de l’accord (de paix) du Vendredi Saint était primordiale », a indiqué Downing Street après une série de rencontres avec le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et les chefs de l’UE, Ursula von der Leyen et Charles Michel.
Ces deux derniers avaient publié simultanément un peu plus tôt sur le réseau Twitter un communiqué commun : « Les deux côtés doivent appliquer ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord. L’unité de l’UE à ce sujet est totale », ont-ils tweeté estimant que les mesures adoptées pour l’Irlande du Nord permettaient de « préserver » la paix dans la province. Et ce samedi matin, c’est le président français Emmanuel Macron qui avait ouvert les hostilités demandant au Premier ministre britannique de respecter « la parole donnée aux Européens » dans le cadre du Brexit. Ce sujet avait également été discuté lors de la rencontre entre Joe Biden et Boris Johnson jeudi et était l’un des points de divergence entre les deux responsables.
Une frontière vécue comme une blessure par les loyalistes
L’Union européenne reproche à Londres de ne pas respecter, pour des raisons de politique intérieure, le protocole sur l’Irlande du Nord, avec pour conséquence de mettre un mal un fragile équilibre et de favoriser le retour d’une frontière avec la République d’Irlande. L’accord sur le Brexit place une frontière entre vécue comme une blessure par les loyalistes nord-irlandais qui craignent par dessus tout une réunification politique de l’île.
Pour calmer leur colère, Londres a décalé unilatéralement la mise en oeuvre de certains contrôles douaniers sur les marchandises jusqu’au mois d’octobre, mesure à laquelle les Européens ont riposté en lançant une procédure d’infraction.
Négociateurs européens et britanniques s’étaient retrouvés en milieu de semaine, à deux jours du G7, pour tenter de trouver un accord sur ce « protocole nord-irlandais » négocié dans le cadre du Brexit, sans succès.