Les restrictions sanitaires instaurées durant la pandémie pourraient avoir un effet négatif sur le système immunitaire des enfants. À l’heure des assouplissements, des scientifiques s’inquiètent d’un potentiel afflux d’enfants en pédiatrie.
Alors que les mesures sanitaires s’allègent dans le sillage du déconfinement, des scientifiques s’interrogent déjà sur l’après-pandémie. Au-delà des inévitables conséquences économiques, le Covid-19 pourrait aussi avoir des répercussions médicales à long terme, en particulier sur le système immunitaire des enfants.
Plusieurs chercheurs craignent en effet que la distanciation physique et le port du masque aient rendu les enfants plus vulnérables à certains virus saisonniers, rapporte le Guardian. En temps normal, la plupart des nouveau-nés rencontrent ces virus avant l’âge de 18 mois, mais les restrictions sanitaires ont réduit l’exposition des enfants aux agents pathogènes. Or un contact avec les virus, s’il peut parfois entraîner la maladie, s’avère nécessaire pour renforcer le système immunitaire, en particulier chez les plus jeunes.
Les scientifiques s’inquiètent notamment d’un retour en force du virus respiratoire syncytial (VRS), un virus provoquant de graves infections pulmonaires, pour lequel il n’existe aucun vaccin approuvé. Des cas de VRS ont d’ores et déjà été constatés le mois dernier au Royaume-Uni, un fait troublant alors que le virus circule normalement en hiver.
«Fin mai, le VRS est très inhabituel. Cela peut être le reflet d’une plus grande sensibilité immunologique, du fait que certaines restrictions Covid aient été assouplies, ou bien d’un changement dans le comportement saisonnier du virus», explique ainsi au Guardian Deenan Pillay, professeur de virologie à l’University College de Londres.