La police nicaraguayenne a arrêté et incarcéré au cours du week-end cinq éminents opposants au Président Daniel Ortega, dont d’anciens alliés ayant dénoncé un assaut contre la démocratie, alors que la crise politique dans le pays s’intensifie en amont de l’élection présidentielle de novembre.
Le socialiste Daniel Ortega, âgé de 75 ans, ambitionne de prolonger sa présence au pouvoir de 14 ans à la tête du pays d’Amérique centrale.
Au cours des dernières semaines, une dizaine de figures de l’opposition ont été arrêtées sur ordre des services de sécurité du chef de l’État, dont quatre candidats déclarés au scrutin de novembre prochain.
Les proches de Daniel Ortega assurent qu’ils ne font qu’appliquer la loi, qui empêche des candidats déclarés de recevoir des fonds de campagne étrangers ou à publier des informations que le gouvernement estime erronées.
Dans des communiqués, la police a reproché aux suspects de chercher à nuire à l’indépendance et à la souveraineté du pays, dénonçant par ailleurs une «incitation à une ingérence étrangère dans des affaires internes, une demande d’interventions militaires» et des liens avec des financements étrangers.
Parmi les derniers politiciens arrêtés figurent la présidente du parti de gauche Unamos, Suyen Barahona, et un cadre du parti, l’ancien général Hugo Torres. Unamos est composé de nombreux ex-alliés de Daniel Ortega, dont Hugo Torres, qui ont combattu au côté de l’actuel chef de l’État à la fin des années 1970 pour chasser du pouvoir le dictateur Anastasio Somoza.
Les autorités ont aussi interrogé ces dernières semaines plusieurs journalistes considérés comme détracteurs.