La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen redoute de voir son projet présidentiel assimilé aux propos «très radicaux» d’Eric Zemmour. L’éditorialiste entretient toujours le flou autour d’une possible candidature en 2022.
La présidente du Rassemblement national (RN) et candidate déclarée aux élections présidentielles de 2022, Marine Le Pen, a confié le 11 juin qu’elle redoutait voir son projet présidentiel assimilé aux propos «très radicaux» d’Eric Zemmour qu’elle a précisé ne pas partager.
Interrogée par le média d’actualité réunionnais Linfo.re, la responsable politique a estimé qu’elle ne craignait pas l’éditorialiste sur le plan électoral, ne croyant «pas du tout qu’Eric Zemmour soit susceptible d’attirer des électeurs qui voteraient pour [elle]», précisant : «La seule crainte que je peux avoir c’est que les propos qui sont souvent très radicaux, et que je ne partage pas avec Eric Zemmour, puissent être assimilés aux miens, c’est-à-dire que mon projet soit victime d’une caricature au regard des propositions qui ne seraient pas les miennes.»
«je ne voudrais pas qu’il y ait une confusion de faite entre ce que je porte, ce que je veux mettre en œuvre et ce qu’il pourrait défendre dans le cadre de cette campagne présidentielle», a-t-elle encore ajouté.
« Je ne lutte pas contre les musulmans, je ne lutte pas contre l’islam »
Lors de cet entretien, Marine Le Pen a insisté sur le fait qu’Eric Zemmour avait «une vision pessimiste de notre pays» en soulignant que ce n’était pas son point de vue. «Cette croyance qu’il a dans la guerre civile n’est pas la mienne, sa vision de l’islam qu’il considère comme incompatible avec la République n’est pas la mienne. Moi, je lutte contre l’islamisme radical qui est une idéologie. Je ne lutte pas contre les musulmans, je ne lutte pas contre l’islam. Je suis très attachée à la liberté religieuse et à la liberté de conscience», a-t-elle rappelé.
Depuis plusieurs mois, les spéculations se multiplient sur les intentions d’Eric Zemmour autour de l’élection présidentielle de 2022 ou tout du moins, de sa volonté d’entrer plus activement dans la vie politique française. A l’occasion d’un entretien accordé à la chaîne YouTube Livre Noir, le chroniqueur avait déclaré : «Peut-être qu’il faut passer à l’action», en rappelant les nombreux regrets qui semblaient avoir rongé l’ancien journaliste et académicien Jacques Bainville pour ne pas s’être impliqué plus activement en politique à la fin de sa vie.
L’ancien chef du Front National (devenu le Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen, avait pour sa part déconseillé amicalement à Eric Zemmour de se présenter à la présidentielle de 2022. «J’ai une grande sympathie pour Eric Zemmour, et en particulier dans ses exercices de polémiste, mais très précisément ceux-ci sont assez antinomiques d’une candidature à la présidence, car le polémiste, lui, taille dans le cru en quelque sorte, dans la chair vive n’est-ce pas, alors que le candidat à la présidence est plutôt un soigneur, un rassembleur», avait-il confié lors d’un entretien diffusé le 7 juin sur la chaîne YouTube du site d’actualités Boulevard Voltaire.