Tandis qu’Emmanuel Macron veut «activer» l’expulsion des étrangers en situation irrégulière, dont celle des délinquants et des auteurs d’actes terroristes, la plupart des Français se sont dits favorables à la tenue d’un référendum sur la question de l’immigration, comme le montre un sondage.
La question de l’immigration restant l’une des plus épineuses à l’approche de la course présidentielle de 2022, un sondage réalisé par l’institut Consumer Science & Analytics (CSA) pour CNews a montré que les Français étaient massivement favorables à la tenue d’un référendum pour limiter l’immigration.
En chiffres-
35% des Français ont déclaré «oui, tout à fait» à la question de savoir s’ils sont pour un référendum sur l’immigration, selon cette balise d’opinion effectuée sur un échantillon d’un millier de répondants et mise en ligne le 17 juin.
Avec 27% des personnes interrogées répondant «plutôt oui» à cette même question, le total des «oui» monte à 62%.
Quant à ceux qui s’y opposent, 19% des Français ne soutiennent «pas du tout» cette idée et 18% n’y sont «plutôt pas» favorables. 1% des sondés a choisi de ne pas s’exprimer.
Presque toute la droite «pour»
En ce qui concerne les classes d’âge, ce sont plutôt les jeunes de 18 à 24 ans qui sont favorables à ce référendum pour limiter l’immigration, 68% d’entre eux le soutenant. Ensuite, 60% des répondants âgés de 25 à 34 ans sont partisans de cette idée, contre 63% chez les 35-49 ans, et seulement 58% pour les 50-64 ans.
Alors que ce sont les répondants affiliés à la gauche qui représentent la plus grande partie de ceux désapprouvant ce vote (61% contre, au total), les personnes interrogées proches de la droite y sont largement favorables (93% pour, au total). Au Rassemblement national, ce chiffre atteint même les 98%.
«Décisions fortes» de Le Pen –
Le référendum sur l’immigration fait partie des «décisions fortes» promises par Marine Le Pen en cas de victoire à la présidentielle en 2022.
Au mois de mars, elle avait expliqué cette intention par le fait que «le peuple français est en désaccord depuis des décennies avec la politique qui est menée en matière d’immigration». Elle avait plus tôt également promis que sa première décision serait de «maîtriser l’immigration par la reprise en main de nos frontières, de notre politique de visas».
Tour de vis sur l’expulsion des clandestins –
Le 10 juin, en présence de Jean Castex, de Gérald Darmanin, de Jean-Yves Le Drian et d’une représentante d’Éric Dupond-Moretti, le Président de la République a demandé «d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur» pour obtenir une meilleure efficacité de l’expulsion des étrangers irréguliers. Parmi eux, Emmanuel Macron a ciblé en priorité les auteurs d’actes terroristes, les fichés pour radicalisation ou encore ceux qui ont commis des crimes et délits.
Pendant cette même réunion, un conseiller a constaté que «le taux d’acceptabilité de l’immigration [est] de plus en plus bas».
Soulignant le renforcement des contrôles aux frontières depuis ces quatre derniers mois, le ministre de l’Intérieur a fait part le 17 juin de l’augmentation nette des arrestations d’étrangers en situation irrégulière.