Le chantier du gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est un projet géopolitique russe qui menace la sécurité de l’Ukraine, a déclaré mercredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe à Berlin après une rencontre avec son homologue allemand Heiko Maas, Antony Blinken ajouté que les États-Unis voulaient s’assurer que la Russie n’utiliserait pas ce projet comme un outil de coercition à l’encontre d’un pays européen.
«Notre objectif reste de faire en sorte que la Russie ne puisse pas utiliser l’énergie comme un outil coercitif, comme arme contre l’Ukraine ou qui que ce soit en Europe», a-t-il dit.
Washington s’oppose de longue date au projet Nord Stream 2 qui doit permettre à Moscou de doubler ses exportations de gaz via la mer Baltique, contournant ainsi l’Ukraine et privant Kiev d’importantes recettes de transit.
Le projet, financé par Gazprom, est achevé à environ 95%, selon le géant gazier public russe.
L’Allemagne, principal bénéficiaire de ce chantier de 11 milliards de dollars, tente de renouer les liens avec l’administration du président Joe Biden après des relations tendues avec son prédécesseur, Donald Trump.
Selon un rapport du département d’État américain adressé au Congrès en mai, Nord Stream 2 AG (la société à l’origine du gazoduc vers l’Allemagne) et son directeur général, Matthias Warnig, un soutien du président russe Vladimir Poutine, sont passibles de sanctions pour s’être livrés à des activités interdites.
Antony Blinken a toutefois déclaré qu’aucune sanction ne serait prise à leur encontre, dans l’intérêt des États-Unis.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré que Berlin souhaitait une solution acceptable pour les deux parties.
«Nous connaissons les attentes à Washington. Il est extrêmement important pour nous d’obtenir des résultats que Washington peut également endosser.»