Les négociateurs de l’Union européenne vont tenter une nouvelle fois jeudi d’aboutir à un compromis sur la Politique agricole commune (PAC) avec pour objectif de rendre le système d’aides communautaires plus favorable à l’environnement.
Les discussions sur la réforme de la PAC ont commencé il y a près de trois ans mais elles achoppent toujours sur la répartition des quelques 387 milliards d’euros de crédits prévus pour la période 2021-2027, soit un tiers du budget global de l’UE.
La ministre de l’Agriculture portugaise, Maria do Ceu Antunes, qui représente les Etats membres dans les discussions avec le Parlement européen, s’est dite déterminée à aboutir à un accord au terme de la session de négociations de jeudi et vendredi.
« Il n’est toujours pas sûr du tout qu’un accord puisse être conclu. Les Etats membres ont à peine bougé », a toutefois prévenu Thomas Waitz, député européen écologiste, lui-même exploitant agricole « bio ».
Parmi les points de blocage figurent les règles visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, qui représentent 10% des émissions globales de l’UE, et à protéger l’environnement des menaces que peuvent représenter des pratiques telles que l’irrigation intensive et les pesticides chimiques.
Des experts de l’UE ont publié cette semaine un rapport selon lequel la PAC actuelle n’est pas parvenue à réduire les émissions du secteur malgré les 100 milliards d’euros d’aides « pro-climat » distribuées depuis 2014.
De fait, les émissions du secteur, qui proviennent pour moitié de l’élevage du bétail, n’ont pas diminué depuis 2010.
Les négociations porteront donc notamment sur le financement des « éco-schèmes », des programmes ciblés de protection de l’environnement comme la restauration de zones humides, auxquels le Parlement souhaite allouer 30% des crédits alors que les Etats membres ont plaidé le mois dernier pour une limitation à 18%.
Autre enjeu clé: les aides aux petites exploitations agricoles, dont l’UE veut enrayer la raréfaction, ce qui pourrait passer par un plafonnement des paiements directs afin d’assurer une répartition plus équitable.
Le Parlement souhaite aussi des garanties Etat par Etat de respect des objectifs communautaires en matière d’environnement et de climat.
Les nouvelles règles de la PAC doivent entrer en vigueur en 2023.