Le cessez-le-feu «humanitaire unilatéral et inconditionnel » décrété par le gouvernement éthiopien à partir de lundi jusqu’à la fin de la saison des cultures au Tigray, fait suite à une demande de l’administration provisoire de cet Etat régional du nord de l’Ethiopie, indique le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
«Afin que les agriculteurs puissent cultiver paisiblement, que l’aide humanitaire puisse être distribuée en dehors de toute activité militaire, que les forces résiduelles du Front de libération du peuple du Tigray (TPLF) puissent reprendre le chemin de la paix (…), un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel a été décrété à compter d’aujourd’hui, 28 juin, jusqu’à la fin de la saison des cultures», a indiqué lundi soir le gouvernement éthiopien dans un communiqué.
Cette décision fait suite à la demande formulée par l’Administration provisoire de l’Etat régional du Tigray, pour un cessez-le-feu en vue de favoriser les activités agricoles à l’approche de la saison des pluies, souligne-t-on
«Prenant en considération la quête de la paix et de développement de la population de la région du Tigray en ce qui concerne les travaux agricoles et les activités humanitaires, le gouvernement a accepté l’appel de l’administration provisoire pour un cessez-le-feu », précise le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre a affirmé que les actions en cours pour traduire les principaux auteurs des crimes commis au Tigray en justice se poursuivront, appelant les structures civiles et militaires à tous les niveaux à adhérer au cessez-le-feu et à contribuer à la paix et à la stabilité dans la région.
Le gouvernement a aussi promis de sérieuses mesures contre quiconque qui exploitera le cessez-le-feu à des fins malveillantes.
La décision du gouvernement fédéral de décréter un cessez-le-feu intervient alors que plusieurs médias basés dans la capitale du Tigray, Mekele, faisaient état de l’entrée de forces loyales aux dissidents du Front de libération du peuple du Tigray (TPLF) dans cette ville. Le gouvernement fédéral n’a pas réagi pour le moment à ces informations sur un éventuel retour de combattants des dissidents dans cette région d’Ethiopie.
Mardi dernier, un raid aérien mené dans la localité Togoga du Tigray dans le nord de l’Ethiopie contre des troupes loyales à l’ancien parti au pouvoir dans cet Etat régional, le TPLF, avait fait 64 morts et 180 blessés.
Selon un porte-parole de l’armée fédérale éthiopienne, la frappe a visé «des troupes résiduelles du TPLF réunis dans le village de Togoga pour célébrer ce qu’ils appellent la fête des martyrs ».
Début novembre 2020, l’armée fédérale éthiopienne a mené une offensive contre les dissidents du TPLF, après avoir attaqué le Commandement Nord de l’armée éthiopienne et pris en otage plusieurs officiers supérieurs.
De hauts responsables du TPLF, dont un ancien chef de la diplomatie éthiopienne, ont été tués lors d’opérations menées par l’armée et la police fédérales dans cette région et plusieurs autres dirigeants et officiers supérieurs ont été arrêtés et déférés devant la justice.
En mai dernier, la Chambre des Représentants du peuple (Chambre basse du parlement éthiopien), avait approuvé à la majorité la désignation du TPLF et du groupe armé Shene comme organisation terroriste.