L’UE espère relancer un tourisme figé par la pandémie de coronavirus avec un pass sanitaire à compter de jeudi pour les voyageurs, malgré des campagnes de vaccination inégales et la menace du variant Delta.
Vacciné, guéri ou testé négatif au Covid-19, il faudra à partir de jeudi montrer patte blanche pour franchir les frontières européennes, en utilisant le nouveau «pass sanitaire» désormais indispensable pour voyager dans 33 pays du Vieux Continent, même si les règles varient selon les destinations et les pays d’origine.
Ce précieux sésame devrait donner une bouffée d’oxygène à l’industrie du tourisme, mise à genoux par la pandémie: selon l’Onu, l’effondrement du tourisme international pourrait entraîner une perte de plus de 4.000 milliards de dollars pour le PIB mondial sur les années 2020 et 2021, soit une fois et demi le PIB français.
Vaccination dans de différents pays d’Europe
Les taux de vaccination étant inégaux, avec moins de 1% de la population vaccinée dans certains pays et plus de 60% ailleurs, le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié mercredi relève que les pertes touristiques sont plus importantes dans les pays en développement.
À Paris, les premiers touristes américains ont réinvesti les lieux prisés par les voyageurs étrangers: Montmartre, le Sacré-Cœur, la tour Eiffel…
«C’est incroyable! On voulait revenir depuis l’année dernière mais comme les frontières étaient fermées […]. On est très, très heureux d’être ici, c’est comme prendre un bol de culture et ça nous avait vraiment manqué», a confié Padmini Pyapali, une ingénieur au nombre de ces «revenants».
Les dernières restrictions ont sauté mercredi en France avec la fin des jauges dans les cinémas, restaurants ou magasins. Pour tous les événements rassemblant plus de 1.000 personnes y compris les salons, congrès et foires désormais sans jauge, le pass sanitaire sera exigé.
Mais les inquiétudes montent quant à une possible quatrième vague de Covid-19 après l’été, si la vaccination continue de plafonner, alors que le variant Delta représente déjà «20% des nouveaux diagnostics», selon le ministre français de la Santé, Olivier Véran. La moitié de la population a reçu une première dose (33,7 millions).