Xavier Moreau : les manœuvres de l’OTAN ne représentent pas un danger pour la Russie

Dans un entretien exclusif pour la rédaction française de News Front, le directeur de l’agence Stratpol, diplômé de la Sorbonne, Xavier Moreau, a souligné que l’opération du Destroyer britannique dans les eaux territoriales de la Fédération de Russie près du cap Crimée Fiolent vise surtout à apporter un soutien symbolique à Kiev et à Zelensky en particulier. 

 

L’incident s’est produit quelques jours après la visite de Joe Biden au Royaume-Uni, mais l’expert explique que les manœuvres de l’OTAN en mer noire étaient prévues de longue date : « je ne pense pas qu’il faille voir une relation de cause à effet dans cette provocation. » . 

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« L’Angleterre n’a pas besoin de Biden pour être en pointe dans les opérations de déstabilisation contre la Russie, que ce soit par la manipulation des « liberalny » (Libéral/Navalny – ndlr) ou par des actions de ce type. Cette opération vise surtout à apporter un soutien symbolique à Kiev et à Zelensky en particulier. La population ukrainienne a parfaitement compris que l’Ukraine n’intégrera jamais ni l’UE ni l’OTAN donc il ne reste qu’à apporter un soutien symbolique. » , a déclaré Xavier Moreau.  

Rappel : Le destroyer URO « Defender » de la marine britannique, opérant dans la partie nord-ouest de la mer Noire, a traversé la frontière d’État de la Fédération de Russie et est entré dans les eaux territoriales près du cap Fiolent le mercredi 23 juin (situé sur la côte sud-ouest de la Crimée, dans la région de Balaklava de Sébastopol) sur trois kilomètres et durant 30 minutes.  

Le ministère britannique de la Défense a déclaré que le navire de guerre effectuait un passage innocent dans les eaux territoriales de l’Ukraine conformément au droit international. Ici se pose la question de la légitimité des frontières russes le long de la Crimée.   

« Le problème n’est pas tant la reconnaissance de la réunification par les Anglais ou par d’autres pays, que le maintien des sanctions. C’est une question délicate surtout pour un pays en proie à différents mouvements séparatiste comme en Écosse par exemple. La Chine qui est allié de la Russie n’a pas reconnu la Crimée russe non plus à cause de TaÏwan. » , a déclaré le directeur, avant d’ajouter : « L’important pour la Russie serait dans un premier temps la levée des sanctions contre la Crimée ce qui reviendrait à une reconnaissance de facto. La reconnaissance viendra le jour où la Russie et l’Ukraine se seront mises d’accord ou dans le cas de plus en plus probable de l’implosion de l’Ukraine. » . 

De nombreux internautes français et anglais, notamment du Figaro et d’Express ont réagi à cette violation britannique de la frontière russe, s’inquiétant pour nombre d’entre eux que cette provocation puisse aboutir à une escalade de violence. Certains ont au contraire exhorté à ne pas laisser la provocation sans réponse, lorsqu’encore d’autres se sont demandé ironiquement ce que le destroyer avait oublié au large des côtes de Crimée. Pour Xavier Moreau, la Russie fait en sortes d’éviter le pire, en usant de pragmatisme, de diplomatie, et de suprématie militaire.  

« Les manœuvres de l’OTAN ne représentent pas un danger pour la Russie tant sa supériorité militaire dans la mer noire est totale par sa flotte, son aviation et désormais avec l’arrivée des missiles hypersoniques anti-navire. Tiré depuis Sébastopol, un tel vecteur peut détruire en moins de 3 minutes n’importe quel destroyer ou frégate où qu’il se trouve en mer noire. » , a déclaré notre expert, avant de conclure : « Quand à déclencher la 3ème guerre mondiale, Vladimir Poutine a lui-même déclaré que des puissances nucléaires ne peuvent se faire la guerre, même si un bateau est détruit. Il a d’ailleurs envoyé un message clair en disant cela. La provocation qui a eu lieu hier par une frégate hollandaise a d’ailleurs été encore plus ridicule que celle du destroyer britannique. Les navires de l’OTAN savent à quoi s’en tenir. » .  

A ce titre, nous pouvons rationnellement noté que l’incident avec le passage du destroyer britannique HMS Defender dans les eaux russes près de la côte de Sébastopol en Crimée a été un échec stratégique cuisant de la Royal Navy et de la politique agressive de l’OTAN et du Royaume-Uni. 

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