La justice suisse a condamné vendredi le fils du ministre du Pétrole de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à 1,5 million de dollars de dommages et intérêts dans une affaire de corruption.
Mohamed Ghanem, PDG d’une banque d’investissement islamique basée à Bahreïn et fils de Choukri Ghanem, ministre sous Kadhafi retrouvé noyé dans des circonstances mystérieuses en 2012, a été déclaré « coupable de corruption passive d’agents publics étrangers », selon le jugement du tribunal.
Le plaignant, la compagnie pétrolière publique libyenne National Oil Corporation (NOC), demandait une indemnisation de 1,5 million de dollars (1,27 million d’euros), mais le tribunal l’a rejetée et a ordonné à Mohamed Ghanem de verser cette somme au gouvernement suisse. Il devra toutefois régler les frais engagés par la NOC, estimés à 50.000 francs suisses (45.676,46 euros).
Le bureau du procureur général de Suisse et un avocat de la NOC n’ont pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire. Mohamed Ghanem a nié les accusations et son avocat a contesté le jugement.
L’avocat de Mohamed Ghanem, Jean-Marc Carnicé, a déclaré qu’il allait discuter du jugement avec son client et envisager un appel. Mohamed Ghanem, 44 ans, réside actuellement à Bahreïn où il dirige la First Energy Bank.
L’affaire remonte à plusieurs années, après que la justice norvégienne a accusé des dirigeants du fabricant d’engrais Yara, basé en Norvège, d’avoir versé des pots-de-vin à des fonctionnaires en Inde et en Libye, y compris à la famille de Choukri Ghanem. Selon un source proche du dossier, Mohamed Ghanem était soupçonné d’avoir bénéficié de ces fonds détournés via un compte en Suisse.
L’avocat de Mohamed Ghanem a refusé de commenter les détails de l’affaire.