Débordé par les migrants traversant la Manche depuis la France, Londres prévoit des peines de perpétuité

Tandis que le flux migratoire de France vers le Royaume-Uni augmente pour plusieurs raisons, dont le démantèlement régulier des campements et le manque de façon de passer légalement, un projet de loi britannique prévoit l’alourdissement des peines concernant la migration illégale, y compris la réclusion à perpétuité.

Les tentatives de traversée de la Manche se multiplient cet été. Le nombre de migrants ayant atteint les côtes britanniques lors des premiers six mois de 2021 est de près de 6.000, selon l’agence de presse britannique PA, un chiffre qui s’approche du bilan pour toute l’année 2020, soit 8.417.

Le Royaume-Uni réfléchit donc au durcissement de sa politique. Il s’apprête à arrêter les migrants arrivés illégalement via la Manche et à rendre la procédure de demande d’asile plus difficile. Un projet de loi en ce sens sera déposé le 6 juillet au Parlement, indique le Telegraph.

Actuellement, les migrants traversant la Manche à bord de petites embarcations sont interceptés par les agents frontaliers. Si le projet de loi est adopté, l’entrée illégale sera passible d’une peine de prison maximale de quatre ans, tandis que la peine maximale pour les organisateurs de filière passera de 14 ans à la réclusion à perpétuité.

Les demandeurs d’asile devront prouver qu’ils sont confrontés à de la persécution dans leur pays d’origine pour éviter l’expulsion. En plus de cela, ceux se rendant au Royaume-Uni à bord de petites embarcations viennent d’un pays de l’Union européenne qui peut garantir la sécurité et «où ils auraient pu demander l’asile», a fait savoir la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel.

«Quand c’est le cas, ils ne cherchent pas le premier endroit possible où se réfugier», mais font du «shopping» en «choisissant le Royaume-Uni comme destination préférée en utilisant des voies illégales pour s’y rendre», a-t-elle affirmé.

Causes de la hausse des traversées

Les possibles raisons de l’augmentation du nombre de ces passages illégaux ont été avancées dans le rapport d’un travailleur humanitaire et ancien collaborateur de l’association Auberge des migrants à Calais.

Auprès de France 3, Loan Torandel, un spécialiste de la question, a cité plusieurs facteurs, dont le passage difficile par la voie routière en raison du changement de la politique d’interception des forces de l’ordre, ainsi que le manque global de voies pour entrer légalement.

Le Brexit semble également y avoir contribué, poursuit-il, les migrants ayant été persuadés que la frontière allait se fermer définitivement avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Enfin, il s’agit du changement de la stratégie de gestion des campements en France. Ceux-ci font désormais l’objet de démantèlement régulier, ce qui «détériore la vie des migrants», a ajouté le travailleur humanitaire.

Fin juin, des centaines de personnes sans-abri, pour la plupart des familles originaires d’Afrique, se sont installées dans des tentes sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris pour réclamer un hébergement d’urgence. Le lendemain, elles ont été évacuées et mises à l’abri.

Dans un dernier temps, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a fait état de nombreuses tentatives de traversée ayant nécessité l’intervention des secours pour des opérations de recherche et de sauvetage. Plus d’une centaine de naufragés dont 29 enfants, à bord d’embarcation de fortune, ont été secourus au large de Merlimont, dans le Pas-de-Calais.

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