Suite à son départ programmé du poste de PDG d’Amazon, Jeff Bezos se tourne désormais vers le tourisme spatial et s’apprête à embarquer pour un vol suborbital. L’homme le plus riche de la planète affirme être habitué à faire des «choses folles» pour les rendre «normales».
Ce 5 juillet, Jeff Bezos quitte la direction de son empire, Amazon, fondé il y a 27 ans, qu’il cède à Andy Jassy, directeur des Web Services.
L’homme d’affaires, dont la fortune est évaluée à 200 milliards de dollars, restera président exécutif du conseil d’administration de l’entreprise.
Malgré la pandémie, 2020 aura été une année excellente pour Amazon, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 38% pour atteindre 386,1 milliards de dollars, d’après les résultats financiers publiés par le groupe.
«Amazon est ce qu’elle est grâce à l’invention. Nous faisons des choses folles ensemble et les rendons normales. Nous avons été les pionniers des avis clients, des recommandations personnalisées en un clic, de l’expédition incroyablement rapide de Prime […], Kindle, Alexa […]. Lorsque vous regardez nos résultats financiers, ce que vous voyez, ce sont en fait les résultats cumulatifs de l’invention à long terme», a-t-il déclaré à l’occasion de l’annonce des résultats financiers annuels en février.
Amazon emploie plus de 800.000 personnes aux États-Unis et met en avant le fait que l’entreprise offre un salaire horaire minimum de 15 dollars. Mais les critiques dénoncent régulièrement l’obsession de l’efficacité, au risque de traiter les salariés comme des machines. Ainsi, selon une étude de l’organisation syndicale Strategic Organizing Center, dévoilée fin mai, les livreurs américains d’Amazon ont 50% plus de risques d’être blessés au travail que les autres à cause de l’algorithme Amazon Flex qui les poussent à travailler toujours plus vite en prenant de nombreux risques.
Par ailleurs, des techniques d’optimisation fiscale utilisées par Bezos sont pointées. Début juin, l’organisation indépendante ProPublica affirmait que le fondateur d’Amazon et plusieurs autres milliardaires américains avaient réussi à échapper complètement à l’impôt sur le revenu durant plusieurs années grâce à ces méthodes tout à fait légales. ProPublica avance que l’homme le plus riche de la planète a réussi à obtenir un crédit d’impôt de 4.000 dollars pour ses enfants en 2011, année pour laquelle il a déclaré des pertes en investissement supérieures à ses revenus annuels.
Voyage dans l’espace
Désormais, Bezos se tourne vers le tourisme spatial via sa propre entreprise Blue Origin. Le 20 juillet, il effectuera son premier voyage dans l’espace à bord d’une capsule par la fusée réutilisable New Shepard. Quatre passagers seront à bord: Jeff Bezos, son frère Marc, Wally Funk, une pilote de 82 ans. Le nom de la quatrième personne n’a pas encore été dévoilé, mais elle a payé 28 millions de dollars pour pouvoir prendre part à ce vol lors d’une mise aux enchères. Selon le communiqué de Blue Origin, le nom du gagnant sera publié dans les semaines suivant la conclusion de l’enchère.
La fusée de Blue Origin doit atteindre la ligne de Karman, qui marque selon la convention internationale le début de l’espace, à 100 km au-dessus de la Terre. Les passagers seront en apesanteur durant environ trois minutes, puis la capsule entamera une chute libre pour revenir sur Terre.
New Shepard a effectué plus d’une douzaine de vols d’essai réussis sans passagers, dont un en avril depuis les installations de la société dans le désert du Texas. La capsule, réutilisable, est conçue pour transporter six personnes et vole de manière autonome, sans pilote.
D’autres milliardaires, Elon Musk et Richard Branson, eux aussi sont dans une course pour se rendre dans l’espace. Dans cette course effrénée au tourisme spatial, le fondateur de Virgin Galactic, Sir Richard Branson, sera cependant le premier à s’élancer dans l’espace à bord du SpaceShipTwo, le 11 juillet, en attendant le tour du fondateur de SpaceX, Elon Musk.