Une agence de l’Onu chargée de classer les pays en fonction de critères axés sur la cybersécurité a fait faire un bond à la Russie en tête d’un classement dominé par les USA. La Chine estime qu’au contraire, Washington est l’acteur qui nuit le plus à ce secteur, en violant les règles internationales.
La Russie est cinquième selon l’indice mondial de cybersécurité (GCI) 2020 publié le 29 juin par l’Union internationale des télécommunications (UIT), agence spécialisée des Nations unies pour les TIC (Technologies de l’information et de la communication).
Dans ce classement de 193 pays, la Russie a bondi de 21 places par rapport à celui de l’année précédente.
Le GCI mesure le niveau de développement national de cette question stratégique, évaluant cinq secteurs: la législation, les mesures techniques, les structures organisationnelles, le renforcement des capacités et la coopération internationale.
«Nous occupons la même place que les Émirats arabes unis et la Malaisie. Bien sûr, nous allons devoir faire mieux. De nombreuses solutions et projets dans le domaine de la cybersécurité doivent encore être mis en œuvre pour assurer des positions plus élevées au classement dans les années à venir», a déclaré ce 5 juillet le vice-Premier ministre russe Dmitry Chernyshenko.
L’objectif à long terme de cet indice mondial est de faciliter l’adoption et l’intégration de cette question à l’échelle mondiale.
Les actions de la Russie dans ce domaine.
La nouvelle intervient alors que la Russie cherche justement à étendre sa coopération en matière de cybersécurité avec d’autres pays. Ainsi, le 1er juillet, Vladimir Poutine a signé une loi sur la ratification de l’accord de coopération entre les pays de la CEI (Communauté des États indépendants) dans la lutte contre la cybercriminalité.
Lors du sommet de Genève le 16 juin, la Russie a aussi proposé aux États-Unis – qui arrivent en tête du classement – d’organiser un dialogue approfondi sur ces questions.
Une place contestée par la Chine.
Cependant, pour la Chine, ce sont les actions américaines qui menacent la cybersécurité mondiale et violent les règles internationales.
«Comme les faits l’ont prouvé à maintes reprises, ce sont les États-Unis qui ont forcé les entreprises à installer des portes dérobées et à obtenir des données d’utilisateurs en violation des règles pertinentes», a déclaré lors d’une conférence de presse ce 5 juillet Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise.
Il a noté que pendant longtemps, les États-Unis ont utilisé leurs puissantes capacités techniques pour espionner leurs habitants et ceux d’autres pays pour voler diverses données et violer la confidentialité.
Wang Wenbin a ajouté que les faits ont prouvé à plusieurs reprises la culpabilité des États-Unis, de l’affaire Snowden aux récentes révélations selon lesquelles le pays a mis sur écoute de hauts fonctionnaires et des dirigeants de pays alliés.
Enfin, il estime que les États-Unis, sous couvert de cybersécurité, font pression sur les entreprises d’autres pays pour tenter d’évincer leurs concurrents et de maintenir leur hégémonie sur Internet.