Des scientifiques n’écartent toujours pas un risque de collision désastreux d’un astéroïde avec la Terre. Pour protéger l’humanité, des chercheurs chinois proposent d’envoyer vers le corps céleste plus d’une vingtaine de fusées pour modifier son orbite.
Après avoir posé cette année sa sonde téléguidée sur Mars et lancé le premier module de sa station spatiale, la Chine continue à manifester ses ambitions dans le domaine de la conquête de l’espace. Des scientifiques chinois ont notamment soumis un projet de protection de la Terre contre des astéroïdes potentiellement dangereux.
Des chercheurs du Centre national chinois des sciences spatiales (NSSC) estiment que la meilleure façon d’éviter une collision entre la Terre et un astéroïde est de modifier son orbite, et non de le détruire à l’aide d’une ogive nucléaire.
Une étude publiée en juin dans la revue spécialisée Icarus pointe la menace provenant de l’astéroïde Bénou d’environ 500 mètres de diamètre qui doit approcher la Terre à une distance minimale entre les années 2175 et 2199. Actuellement, le risque d’impact est évalué à un sur 2.700.
Face à cette menace, les chercheurs proposent de lancer simultanément 23 fusées Longue Marche 5 à partir de divers sites à travers la Chine. Ce dispositif devrait voyager pendant près de trois ans pour atteindre sa cible. Au sommet de chaque fusée se trouverait un déflecteur, un dispositif conçu pour éviter de briser l’astéroïde. Les fusées doivent légèrement frapper l’astéroïde à tour de rôle et ainsi modifier son orbite.
«Il sera possible de se protéger des gros astéroïdes avec une technique non nucléaire d’ici 10 ans», estiment les chercheurs dans leur étude.
Une mission moins chère
D’après eux, le projet similaire américain HAMMER (Hypervelocity Asteroid Mitigation Mission for Emergency Response) prévoit l’utilisation de déflecteurs d’une masse totale de 400 tonnes, soit deux fois plus que dans la proposition chinoise, mais avec un temps de vol de près d’un an plus court.
Les scientifiques soulignent que la mission américaine coûte plus cher que la mission chinoise et nécessite plus de temps de préparation. Si, selon le projet américain, l’astéroïde doit être découvert environ 25 ans avant sa collision potentielle avec la Terre, le plan de la Chine pourrait réduire le délai à seulement une décennie.
Des simulations de la NASA
Des exercices de simulation de la NASA menés en mai dernier ont montré qu’aucune des technologies existantes ne pouvait empêcher l’astéroïde de frapper la Terre si le corps céleste était découvert six mois avant la collision.
Tenter de faire exploser ou de perturber l’astéroïde d’une taille comprise entre 35 et 800 mètres à l’aide d’un engin explosif nucléaire ne garantirait pas une élimination totale de la menace. Cependant, une telle tentative pourrait réduire considérablement le risque de dommages causés par l’impact.
La prochaine mission anti-astéroïde de la NASA
Ce 22 juillet, la NASA prévoit de lancer la mission DART (Double Asteroid Redirection Test) destinée à étudier l’utilisation d’une frappe cinétique sur un astéroïde. Cette mission de démonstration se dirigera vers le minuscule système d’astéroïdes binaires appelé Didymos (ou 65803) qui ne présente aucune menace pour la Terre. La mission atteindra son objectif le 22 septembre, lorsque l’astéroïde binaire se trouvera à moins de 11 millions de kilomètres de la Terre.