Le virologue Bruno Lina a alerté contre la propagation du variant Delta qui pourrait entraîner une nouvelle vague épidémique. Sur BFM TV, le médecin a plaidé pour la vaccination des plus fragiles.
Alors que le variant Delta commence à devenir majoritaire parmi les infections, certains se mettent à redouter un rebond épidémique. Sur BFM TV, le virologue Bruno Lina a affirmé que celui-ci ne faisait guère de doute et que la France y serait confrontée sous peu.
«Il est clair que le variant Delta va donner une vague épidémique, c’est une évidence, c’est ce qu’on observe dans tous les pays européens. Elle n’a pas encore commencé en France parce qu’il y a un décalage temporel, mais elle est inexorable», a ainsi déclaré à la chaîne d’information le professionnel de santé qui est aussi membre du Conseil scientifique.
Des propos dans la droite ligne de ceux du ministre de la Santé, qui s’était récemment inquiété d’une possible «quatrième vague» dès la fin juillet, liée à la propagation du variant Delta. Découverte dans l’État du Maharashtra, au centre de l’Inde, cette nouvelle souche du SARS-CoV-2 s’est déjà propagée dans plus d’une centaine de pays selon l’OMS, notamment en Asie du Sud-Est.
Pour Bruno Lina, ce nouvel épisode pourra soit s’apparenter à une «épidémie simple» comme celle de la grippe, sans «impact majeur sur le système de santé», soit ressembler aux vagues antérieures de Covid-19.
Ce 9 juillet, Olivier Véran a d’ailleurs averti d’une nouvelle augmentation des cas en France, précisant que le variant Delta était «60% plus contagieux que les autres souches virales».
La vaccination comme seul recours
D’après Bruno Lina, la seule manière de conjurer le spectre d’une nouvelle vague épidémique reste la vaccination, en particulier des plus fragiles. Le virologue redoute en effet que les individus vulnérables et non immunisés reviennent au cœur du «circuit de l’infection».
«Dans ces conditions, si on veut freiner le risque d’infection chez ces personnes, il faut freiner la diffusion du virus. Le seul outil pour le faire efficacement [….] c’est la vaccination», a ainsi affirmé le médecin sur BFM TV.
Dans cette logique, la Haute autorité de santé (HAS) s’est d’ailleurs prononcée le 9 juillet en faveur d’une obligation vaccinale des professionnels en contact avec des personnes vulnérables. Le Conseil Scientifique avait déjà prôné la même approche vis-à-vis des personnels soignants.
Des doutes ont cependant fait surface quant à la résistance du variant Delta à certains vaccins. Une étude publiée dans la revue The Lancet début juin avait ainsi fait grand bruit, affirmant que la réponse immunitaire face au variant Delta chutait à 32% après une seule dose de vaccin Pfizer/BioNTech. Le chiffre bondissait cependant à 90% après deux injections.
Interrogé à ce sujet sur France info, Olivier Véran avait fait le distinguo entre infection et forme grave de la maladie, fin juin. Le ministre de la Santé avait affirmé que les personnes vaccinées puis contaminées ne pouvaient pas développer de formes graves.