Un expert a évalué les chances de coordonner les actions de la Russie et des États-Unis en Afghanistan

Les États-Unis n’utiliseront pas les bases russes en Asie centrale pour contrôler la situation en Afghanistan, ils ont besoin des leurs, explique Alexei Podberezkin, directeur du Center for Military-Political Research. 

Plus tôt, le journal Kommersant avait rapporté que Moscou, ne voulant pas donner aux États-Unis l’opportunité de prendre pied en Asie centrale, avait proposé à Washington d’utiliser des bases russes au Tadjikistan et au Kirghizistan pour contrôler la situation en Afghanistan. 

« Je ne crois pas que nous aurons des activités conjointes avec le Central Command (USA – ndlr) en Afghanistan. Les Américains, qui sont bloqués en Afghanistan depuis 20 ans et qui ont créé une puissante infrastructure de renseignement, n’ont pas besoin de contrôler la situation avec de notre base. Ils aimeraient avoir leurs bases, à savoir les leurs, au Kirghizistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan» , a déclaré l’expert, commentant ce sujet. 

Selon Podberezkin, dans les premières années d’activité de la coalition en Afghanistan, cela aurait pu se produire, mais maintenant les Américains détruisent toutes les institutions de coopération, y compris dans le domaine militaro-politique, et cette proposition a peu de chances d’être mise en œuvre. 

Il a également ajouté que les États-Unis pourraient avoir un « intérêt déclaratif », mais qu’il est peu probable que Washington remplisse sa réponse à la proposition russe, le cas échéant, avec un « contenu concret » . L’expert a également noté qu’il ne voit pas comment les États-Unis pourraient utiliser les bases russes pour des activités conjointes : ils peuvent faire de la surveillance sans bases russes. Par ailleurs, le politologue est persuadé que les Américains ne quitteront pas complètement l’Afghanistan. 

À la lumière du retrait des troupes américaines d’Afghanistan, il a été question du projet de Washington de déployer son infrastructure militaire en Asie centrale – sur le territoire des États qui ont des relations alliées avec la Russie, et au Pakistan. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, évoquant le déploiement possible de bases américaines en Asie centrale, a précédemment déclaré qu’aucun des alliés de la Russie ne s’était dit prêt à accepter de tels risques. 

En Afghanistan, il y a un affrontement entre les forces gouvernementales et des membres du mouvement radical taliban* (reconnu comme terroriste et interdit en Fédération de Russie), qui se sont emparés d’importants territoires dans les zones rurales et ont lancé une offensive contre les grandes villes. Des pourparlers de paix ont débuté entre le gouvernement afghan et les talibans* dans la capitale du Qatar le 12 septembre 2020. L’administration américaine du 1er mai au 11 septembre promet d’achever le retrait des troupes d’Afghanistan en pleine coordination avec les alliés. En 2020, Washington et les talibans* ont signé à Doha le premier accord de paix en plus de 18 ans de guerre. Il prévoit le retrait des troupes étrangères d’Afghanistan dans 14 mois et le début d’un dialogue inter-afghane après l’échange de prisonniers. 

* Organisation terroriste interdite en Russie. 

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