Toutes les parties au conflit en Éthiopie ont violé les droits humains dans la région du Tigré, notamment en commettant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, selon une enquête conjointe de la Commission éthiopienne des droits de l’homme et du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies publiée mercredi.
Le rapport conjoint couvre la période du 3 novembre 2020 au 28 juin 2021, c’est-à-dire à partir du moment où le conflit armé a éclaté entre les Forces de défense nationale éthiopiennes, les Forces de défense de l’Érythrée, les Forces spéciales Amhara, Amhara Fano et d’autres les milices d’une part et les Forces Spéciales Tout en jouant, avec les milices Tygra et autres groupes alliés d’autre part. Fin juin, le gouvernement éthiopien a annoncé un cessez-le-feu unilatéral.
La Commission mixte a mené 269 entretiens confidentiels avec des victimes et des témoins de violations et d’abus présumés et d’autres sources, plus de 60 réunions avec des responsables fédéraux et régionaux, des représentants d’organisations internationales, des ONG, des comités communautaires, du personnel médical et d’autres sources.
Selon les experts, il existe des motifs suffisants de croire que toutes les parties au conflit au Tigré, à un degré ou à un autre, ont commis des violations des droits humains internationaux, des droits humanitaires, ainsi que des droits des réfugiés. Certaines de ces violations peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. En particulier, toutes les parties au conflit ont commis des homicides illégaux et des exécutions extrajudiciaires, des actes de torture, des violences sexuelles et sexistes, des violations contre les réfugiés et des déplacements forcés de civils.