Les évêques français se sont engagés à reconstituer le fonds d’indemnisation en faveur des personnes qui ont été victimes de crimes sexuels dans l’église, en abandonnant les biens, meubles et immeubles de la conférence des évêques, a déclaré le président de la conférence, Eric de Moulin-Beaufort.
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Début octobre, le rapport de la Commission indépendante sur les violences sexuelles dans l’Église a été présenté. Selon ce rapport, au moins 216 000 mineurs ont été victimes de violences sexuelles de la part du clergé et des chefs religieux en France entre 1950 et 2020.
La semaine dernière, les évêques français ont décidé de «reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église» pour les violences sexuelles qui ont touché des milliers de personnes et le «caractère systémique» de ces crimes.
Lundi, le président de la Conférence épiscopale catholique a annoncé qu’un organisme national indépendant serait mis en place pour reconnaître et indemniser les victimes. Cette instance sera présidée par Mme Marie Derain de Vaucresson.
Selon Eric de Moulin-Beaufort, il a été décidé de renflouer le fonds de compensation, qui a été ouvert en septembre.
«Nous avons rempli ce fonds par nos propres contributions. Mais il est évident que nous avons besoin de lever des sommes plus substantielles… C’est pourquoi, ce matin, les évêques de France ont décidé de reconstituer ce fonds, abandonnant les biens immobiliers et mobiliers de la conférence des évêques et diocèses» , a-t-il déclaré.
Le chef de la conférence des évêques a noté que l’église n’utilisera pas les dons des croyants pour reconstituer ce fonds.
« Tous les évêques se sont mis d’accord pour essayer de déterminer dans leurs diocèses les biens dont ils pourraient se débarrasser » , a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les évêques de France ont décidé de contracter un emprunt si nécessaire pour pouvoir remplir leurs obligations, a précisé Eric de Moulin-Beaufort.