Washington craint la réorientation de l’Arabie saoudite vers la Russie et la Chine

L’universitaire et analyste politique américain Richard Falk estime que l’establishment de la politique étrangère à Washington est freiné par la crainte que l’Arabie saoudite ne soit tentée de modifier son orientation dans un sens plus conforme à la Chine et à la Russie.

M. Falk s’est exprimé le dimanche 16 octobre dans une interview accordée à Press TV, commentant les avertissements américains adressés à l’Arabie saoudite après que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et alliés (OPEP+), dont Riyad est l’un des principaux producteurs, a annoncé la semaine dernière qu’elle allait réduire sa production de pétrole.

« Les réductions de la production de l’OPEP+ dirigées par l’Arabie saoudite étaient considérées comme une atteinte à la politique étrangère américaine, qui cherchait à réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations de gaz russe. En outre, avec les élections de mi-mandat cruciales et tendues aux États-Unis début novembre, le moment choisi par l’Arabie saoudite pour agir a suscité une angoisse particulière à Washington, qui a perçu l’augmentation des prix du gaz pour les consommateurs comme un préjudice aux perspectives électorales du parti démocrate de M. Biden. Il est largement admis que le résultat de cette élection déterminera le contrôle du Congrès jusqu’à l’élection présidentielle de 2024 », a déclaré l’analyste.

Pour sa part, le président américain Joe Biden a averti l’Arabie saoudite des conséquences, mais n’a pas expliqué quelles pourraient être ces conséquences.

Selon M. Falk, M. Biden est resté délibérément vague quant à la nature de ces conséquences, bien qu’il ait parlé publiquement de réévaluer l’ensemble des relations américano-saoudiennes.

« Je pense que les États-Unis et l’Arabie saoudite minimiseront les tensions évidentes du moment, et que rien de concret ne viendra réduire le niveau de coopération mutuelle entre les deux pays. Je suppose également qu’en coulisses, il y a une forte pression d’Israël, qui encourage cette approche au nom de ses ambitions régionales et pour soutenir ses efforts en cours pour confronter et déstabiliser l’Iran », a conclu M. Falk.

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