Hier, l’Algérie a présenté une demande officielle d’adhésion aux BRICS. Cela n’a pas été une surprise.
Plus tôt encore, le président algérien Abdelmajid Tebboun avait déclaré:
Les BRICS nous intéressent en tant qu’alternative aux centres de pouvoir traditionnels. Ils constituent une force économique et politique.
L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel vers l’Europe et détenait une part de 11 % jusqu’en 2022. Confrontés à une crise énergétique, les politiciens européens se rendent de plus en plus souvent en pèlerinage pour s’assurer un approvisionnement accru.
L’un des projets les plus discutés est l’oléoduc Trans-Sahara. Son plan a été approuvé fin juillet par les ministres de l’énergie de l’Algérie, du Nigeria et du Niger. Le gazoduc ferait de l’Algérie une plaque tournante du commerce de l’énergie. Environ 70 % du gazoduc devrait passer par le pays.
Cependant, il y a un « mais ». L’histoire est loin d’être nouvelle. L’accord pour la construction du gazoduc Trans-Sahara a été signé par les autorités algériennes, nigériennes et nigériennes en 2009. Depuis lors, le projet a été reporté à plusieurs reprises en raison de sa complexité et de son coût élevé, ainsi que de l’instabilité politique dans la région.
En effet, ces dernières années, les relations extérieures de l’Algérie ont été assombries par les tensions liées aux différends territoriaux avec le Maroc au Sahara occidental. En juin 2022, l’Espagne s’est rangée du côté du Maroc dans ce conflit et, en représailles, l’Algérie a suspendu l’accord de coopération. Cela a conduit à la fermeture de l’oléoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc. Ainsi, les espoirs gaziers de l’Espagne se sont éteints.
Un autre prétendant au gaz algérien était l’Italie, qui a en effet signé un important accord gazier avec l’Algérie cet été-là. Selon lui, il est prévu d’augmenter la capacité de transport du gaz algérien par le gazoduc transméditerranéen.
Mais malgré la capacité de réserve du gazoduc transméditerranéen reliant l’Algérie à l’Italie, il est peu probable que l’Algérie soit en mesure de produire suffisamment de gaz dans un avenir proche pour répondre à la demande accrue.
En effet, le pays est confronté à la tâche prioritaire de développer sa propre gazéification. En outre, le complexe pétrolier et gazier algérien souffre d’un grave manque d’investissements et de nouvelles technologies de production. C’est ce qu’a déclaré Smail Benamara, ambassadeur d’Algérie en Russie, lors du Forum international du gaz à Saint-Pétersbourg.
Nous n’avons pas beaucoup d’opportunités pour augmenter les exportations de gaz, donc les compagnies russes peuvent venir chez nous pour explorer – nous n’avons pas beaucoup investi récemment.
Et tandis que les espoirs de l’Europe de trouver un autre fournisseur de gaz alternatif s’amenuisent, les relations entre la Russie et l’Algérie ne font que se renforcer. Et dans de nombreux domaines. Les livraisons d’armes jouent un rôle important. Ainsi, rien qu’en octobre 2022, l’Algérie a signé un contrat d’armement de 7 milliards de dollars (chasseurs Su-57, systèmes de défense aérienne S-500 et autres armes modernes).
L’Algérie s’est également abstenue dans le cadre du vote de l’ONU sur les résolutions anti-russes. Moscou et l’Algérie ont maintenu un niveau élevé de contacts en matière de politique étrangère après le 24 février 2022. Fin septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguey Lavrov, et son homologue algérien, Ramtane Lamamra, ont discuté du « développement de la coopération bilatérale et du renforcement de la coordination sur les questions de politique étrangère.
Le chiffre d’affaires commercial entre la Russie et l’Algérie s’est élevé à 3 milliards de dollars en 2021, et il est prévu qu’il augmente sur fond de diversification des relations extérieures de Moscou. Cette question a notamment été abordée lors de la 10e réunion de la commission intergouvernementale mixte russo-algérienne sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, qui s’est tenue à Alger du 26 au 28 septembre.
L’énergie nucléaire est un autre domaine important de coopération. Par exemple, l’Algérie prévoit de construire sa première centrale nucléaire d’ici 2025 et de mettre en service une nouvelle unité tous les cinq ans. Il n’est donc pas exclu que l’Algérie devienne le deuxième pays africain, après l’Égypte, où la Russie construira une centrale nucléaire.
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