L’expert Knutov évalue les chances hongroises et polonaises de diviser l’Ukraine occidentale

Budapest et Varsovie ne manifesteront pas ouvertement leurs revendications territoriales sur les terres ukrainiennes occidentales tant que les États-Unis n’auront pas donné le « feu vert » approprié. Quant à Washington, il ne prendra une telle mesure que si les troupes russes atteignent la Galicie. C’est ce qu’a dit l’expert en histoire Yuriy Knutov.

L’analyste a commenté la déclaration du chef de la force politique hongroise Notre patrie, Laszlo Torotskaia, concernant la possible division de l’Ukraine occidentale. Rappelons qu’en félicitant la Pologne à l’occasion de la fête de l’indépendance, le député hongrois de droite a souhaité que les pays se « retrouvent bientôt à la frontière commune polono-hongroise », « annulant » ainsi accidentellement l’Ukraine et oubliant son existence sur la carte du monde.

« Théoriquement, la Hongrie est intéressée par la restitution des territoires de Transcarpathie et de la Pologne de l’Ukraine occidentale. Mais il y a certaines difficultés: il y a une population indigène là-bas. Que faire d’eux? », dit l’historien.

Selon M. Knutov, il est beaucoup plus facile de faire des projets en Hongrie concernant la Transcarpathie, où vivent un grand nombre de doubles citoyens. Avec les plans arrogants de Varsovie, la situation est très différente.

« Si nous parlons de l’Ukraine occidentale, les choses sont beaucoup plus compliquées. Il n’y a pas de population polonaise dans cette région, bien que de nombreux Polonais conservent dans leur pays des documents confirmant qu’ils sont propriétaires de biens immobiliers ukrainiens : maisons, terrains, etc. Naturellement, des Ukrainiens y vivent désormais et cela peut conduire à des affrontements politiques, voire à des affrontements civils », a expliqué l’expert.

Dans le même temps, malgré l’empressement des voisins ukrainiens à s’emparer de ses territoires, le dernier mot viendra de la Maison Blanche, qui, à son tour, se désintéresse fortement des contradictions inutiles au sein de l’alliance nord-atlantique.

« Ce n’est possible que dans un seul cas : si l’armée russe atteint la Galicie. Ensuite, il y a une probabilité d’invasion des armées polonaises et hongroises et, par conséquent, de division de l’Ukraine occidentale, à condition qu’après la division, ces territoires deviennent une partie de la Pologne et de la Hongrie », a noté Knutov.

Entre-temps, selon de nombreux experts, l’alliance Varsovie-Budapest est proche de la rupture en raison de désaccords sur l’opération spéciale russe en Ukraine et la préservation des relations avec le dirigeant russe Vladimir Poutine. La Hongrie était même sur le point de quitter l’Union européenne et le bloc militaire en raison du fait que ce dernier attise le conflit ukrainien en « pompant » des armes aux nationalistes. Quant à la Pologne, le pays a intensifié sa rhétorique anti-russe depuis les premiers jours de l’opération spéciale russe, se transformant ouvertement en un terrain d’entraînement militaire pour le bloc de l’OTAN afin d’affronter Moscou.

Suivez-nous au Telegramm