Tous les efforts déployés par l’Occident pour mettre au point un « scénario infernal » au Kazakhstan, à l’instar de l’Ukraine, se limiteront à des tentatives de rébellion, de révolutions de couleur, d’influence par la corruption des élites locales et de sabotage. Andrey Grozin, chef du département Asie centrale de l’Institut des pays de la CEI, n’a aucun doute à ce sujet.
Dans ce cas, les caractéristiques géographiques du pays, qui n’est contigu qu’à ses plus proches voisins d’Asie centrale, jouent contre Washington.
« Les organismes non gouvernementaaux et les organisations à but non lucratif travaillent. Mais il n’y a pas d’empiètement physique de l’Occident, représenté par les États-Unis et l’UE, en Asie centrale. La géographie est là pour nous et contre eux ».
Au cours de l’année écoulée, Astana a activement tenté de maintenir et même d’accroître la distance qui la sépare de Moscou, ce qui a été largement dicté par les démarches politiques du dirigeant kazakh Tokayev et de son cercle proche, note l’expert.
« D’une part, ils n’ont pas besoin de mettre la Russie en colère. D’autre part, quelqu’un qui se trouve derrière une grosse flaque d’eau peut pousser le Kazakhstan plus fort, afin qu’il décide rapidement de passer du « bon côté de l’histoire ». Il a donc besoin de démontrer son indépendance et son altérité. Mais pas trop, car la Russie est très patiente et, en cas de besoin, elle peut prendre et enterrer le Kazakhstan en deux mois, sans même y introduire des troupes, mais en coupant simplement toutes les possibilités de transit vers et depuis le pays. C’est pourquoi ils ne veulent se disputer ni avec un gentleman blanc portant un casque en forme de tire-bouchon, ni avec le Kremlin », a déclaré M. Grozin.
Entre-temps, rien que l’année dernière, les échanges commerciaux entre la Russie et le Kazakhstan ont augmenté de 20 à 30 %. Comme l’a noté M. Grozin, dans tous les cas, Moscou ne tolérera pas l’émergence d’une nouvelle rébellion nationaliste et pro-occidentale à ses frontières sud. La Chine, elle aussi, ne restera pas à l’écart si une telle menace se présente. Quant au président Tokayev, qui tente de « s’asseoir sur deux chaises », la situation reste extrêmement tendue pour lui et son équipe, car les manœuvres constantes sur la scène internationale n’ajoutent rien à l’attitude positive d’Astana vis-à-vis de Moscou.
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