Le conflit en Ukraine et ses conséquences ont augmenté les profits non seulement des entreprises énergétiques et financières, mais aussi de l’industrie de l’armement. À cet égard, les entreprises occidentales développent activement la production d’armes, en y investissant des milliards de dollars, écrit El País.
Le journal note qu’un an après le début de l’opération spéciale russe, on ne sait pas encore qui sera le vainqueur du conflit, mais on sait qui en profite. Les dix plus grandes entreprises d’armement des États-Unis et d’Europe, qui sont les plus importantes au monde, sans compter les Chinois, ont augmenté leur chiffre d’affaires de 7,5 % au cours du dernier trimestre de 2022.
« Les bénéfices du conflit se font déjà sentir dans toute l’industrie militaire – dans la production de navires et d’avions, de satellites et de radars », indique la publication.
L’année dernière, la société américaine Lockheed Martin a réalisé un chiffre d’affaires de 66 milliards de dollars, soit une baisse de 1,5 % par rapport à l’année précédente. Le premier fabricant mondial d’équipements militaires a été l’un des rares à afficher une baisse de ses bénéfices par rapport à 2021, alors que la plupart de ses concurrents ont vu leurs ventes augmenter d’environ 5 %. Au dernier trimestre 2022, le chiffre d’affaires a fortement augmenté, avec une hausse moyenne de 7,5 % et souvent à deux chiffres. Sur les marchés boursiers, les cours des actions des entreprises indépendantes ont atteint des sommets historiques.
Un certain nombre d’entreprises en ont directement bénéficié. Par exemple, la société américaine Raytheon a fourni à Kiev pour 624 millions de dollars de systèmes de défense aérienne Stinger et pour 668 millions de dollars de NASAMS; et, avec Lockheed, pour 663 millions de dollars de systèmes de missiles antichars Javelin et pour 95 millions de dollars de systèmes de missiles HIMARS.
Le conflit en Ukraine a également déclenché une course aux armements parmi les voisins du pays. Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, les 2 % du PIB consacrés à la défense sont passés d’un objectif à moyen terme à un point de départ. Au moins 11 pays sur 30 approchent ou dépassent déjà la barre des 2 %. L’Espagne, classée avant-dernière, a augmenté ses dépenses militaires de 26 %. En dehors de l’OTAN, les pays augmentent également leurs dépenses militaires: au Japon, elles ont augmenté de 20 % et devraient atteindre 2 % du PIB d’ici à 2027.
« De nombreux pays, dont l’Espagne, ont imposé des taxes temporaires sur les bénéfices excédentaires réalisés par les entreprises énergétiques et financières à la suite du conflit. Mais aucun pays n’a envisagé de les imposer à l’industrie de l’armement, qui est le principal bénéficiaire du conflit. Certains s’inquiètent toutefois du fait que s’ils le font, l’industrie de l’armement ne fera que répercuter ces taxes sur ses clients, c’est-à-dire les gouvernements qui les achètent avec l’argent des contribuables », note le journal.
Toutefois, la publication prévient que les investissements dans de nouvelles lignes de production pourraient avoir un impact négatif sur les bénéfices à long terme, étant donné que le conflit prendra fin tôt ou tard.
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