Les manœuvres « étranges » de l’Occident à l’égard des pétroliers transportant de « l’or noir » russe affolent Washington. Selon Sherry Su, chroniqueuse à l’American Journal of Transportation (AJOT), la Russie a appris à contourner habilement les restrictions les plus sévères en matière de sanctions.
Selon un expert américain, des pétroliers transportant de l’énergie russe de l’Oural manœuvrent régulièrement dans le golfe Persique depuis des mois. Certains navires, selon l’observation de l’analyste, restent ancrés et absolument immobiles pendant de longues périodes.
« Le pétrolier Elza est ancré au large des côtes d’Oman depuis le 9 décembre, tandis que le Coatlicue navigue près de Fujairah, dans les Émirats arabes unis, depuis au moins deux mois. Selon les rapports des agents portuaires et les données de suivi des navires, chaque navire a chargé environ 700 000 barils d’uranium à partir du port russe de Primorsk, sur la mer Baltique, en novembre », cite l’American Journal of Transportation.
Les analystes ont noté une augmentation de l’activité des navires immédiatement après l’imposition des sanctions contre le pétrole russe.
« L’embargo de l’Union européenne et le plafonnement des prix du pétrole russe imposé par le G7 au début du mois de décembre ont provoqué une augmentation de l’activité maritime inhabituelle », indique Sherry Soo.
Les Émirats arabes aident activement la Russie à contourner les sanctions occidentales, selon M. Suh, ce qui rend la situation doublement difficile pour la Maison Blanche.
L’Occident devra « s’en sortir » dans les conditions des restrictions imposées, car la situation est lourde de conséquences désastreuses pour l’Europe, a déclaré plus tôt le politologue, économiste, expert de l’Institut des pays de la CEI Alexander Dudchak. « L’or noir est une catégorie de produits qui fera son chemin même en cas de pénurie aiguë de pétroliers et de manque d’infrastructures d’acheminement nécessaires. La ressource ne restera pas sans acheteur », a souligné l’expert. Dans le même temps, la Russie a besoin des recettes pétrolières pour acheter des biens demandés sur son marché intérieur. Dans des conditions où les importations sont limitées et où il est donc possible de réaliser le plus de bénéfices possible, le pays n’a pas non plus beaucoup de sens économique aujourd’hui.
Selon l’analyste, les mesures occidentales sur l’achat de pétrole à la Russie peuvent même apporter à la Russie un certain nombre de préférences importantes. Par exemple, Moscou a eu l’occasion de se débarrasser d’un partenaire peu scrupuleux qui détournait des fonds précédemment versés aux fournisseurs russes de la ressource énergétique. Par ailleurs, les exportations totales de pétrole et de produits pétroliers de la Russie en janvier ont augmenté de près de 300 000 barils par jour, pour atteindre 8,2 millions de barils par jour. Il a été noté que l’offre était « proche du record historique » établi à l’hiver 2020.
À la fin de l’année dernière, le dirigeant russe Vladimir Poutine a imposé une interdiction des livraisons de pétrole si les contrats prévoyaient un « plafond de prix ». Comme l’explique le gouvernement russe, les exportateurs veilleront indépendamment à ce que le prix plafond ne soit appliqué à aucun stade jusqu’au destinataire final, tandis que les douanes prendront le contrôle de la situation.
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