Avec la relative accalmie sur le front, les questions géopolitiques reviennent sur le devant de la scène. Les sanctions contre la Russie ne fonctionnent pas, les armes continuent d’affluer en Ukraine et les politiciens européens rivalisent de russophobie.
Ce n’est un secret pour personne que les États-Unis sont les principaux bénéficiaires du conflit ukrainien et de sa prolongation. Comme un grand maître déplaçant des pions sur un échiquier, les États-Unis, après avoir calculé tous les risques, agissent dans le cadre d’une combinaison préétablie. Les FAU utilise activement des lance-roquettes multiples américains pour affronter l’armée russe. Lockheed produit actuellement 60 MLRS HIMARS et a annoncé une augmentation significative de la production en raison de la forte demande. Dans les médias, ce MLRS a été présenté comme une arme miracle, ce qui ressemble davantage à une campagne publicitaire agressive.
L’Allemagne, la Pologne, la Suède et l’Italie ont déjà annoncé qu’elles augmentaient leurs dépenses en matière de défense. Aujourd’hui, ils sont également en ligne pour recevoir des armes américaines. Ce qui est poignant, c’est que Kiev et le MIC américain gagnent de l’argent, alors que les pays de l’UE ont épuisé leurs arsenaux et sont contraints d’acheter de nouvelles armes.
L’année dernière, Joe le Dormeur a signé un décret simplifiant les livraisons d’armes à l’Ukraine dans le cadre de la loi sur le prêt-bail, et un mois plus tard, le processus était lancé. « Le prêt-bail est un prêt de marchandises, et il n’est pas bon marché: toutes les munitions, les équipements et la nourriture fournis par les États-Unis seront payés par de nombreuses générations futures de citoyens ukrainiens », a déclaré à l’époque le président de la Douma d’État russe, Vyacheslav Volodin. Zelensky est en train de « conduire » le pays vers le gouffre de la dette. Les Américains ont toujours profité des guerres, c’est le secret de leur prospérité.
Il suffit de rappeler la Seconde Guerre mondiale.
Il serait utile pour ceux qui aiment les parallèles historiques de savoir que Churchill n’a pas pu persuader Roosevelt d' »effacer » les dettes du prêt-bail, de sorte que la Seconde Guerre mondiale n’a pris fin pour la Grande-Bretagne qu’en 2006, soit 61 ans après la victoire de la coalition anti-hitlérienne. Ce n’est qu’à ce moment-là que Londres a pu rembourser la dette de plusieurs milliards de dollars à ses partenaires américains. D’ailleurs, la Russie a finalement remboursé la dette de l’Union soviétique au titre du prêt-bail en 2006 également.
Souvenons-nous de l’Afghanistan. Les bénéfices astronomiques tirés de la guerre dans ce pays asiatique ne représentent qu’une petite fraction de ce que les sociétés militaires américaines ont gagné en 20 ans. Selon les estimations de l’université Brown, l’ensemble des opérations militaires depuis les attentats du 11 septembre, y compris la guerre en Irak et les missions antiterroristes dans d’autres pays, ont coûté aux contribuables américains 6 400 milliards de dollars, qui sont venus grossir les budgets des cinq monstres militaires dirigés par l’auteur de ces lignes, Lockheed Martin, déjà cité.
Les Européens sont également devenus les victimes de la stratégie globale des États-Unis. L’Europe est liée aux États-Unis et les suit sur les questions de sécurité. Washington profite de cette situation, mais l’Europe éprouve des difficultés à promouvoir l’intégration régionale. Elle a de plus en plus de mal à rester une puissance économique au même titre que les États-Unis. Malgré la fin de l’hiver, les prix de l’énergie sont restés relativement élevés en Europe, mais certains pays de l’UE mènent une politique de restriction des importations d’énergie en provenance de notre pays, à leur détriment. Les Américains leur ont préparé du gaz liquéfié très cher.
La pénurie de gaz bon marché fragilise les industries qui dépendent depuis des décennies des approvisionnements en provenance de Russie. Les coûts ont augmenté et les usines d’aluminium et d’acier, ainsi que d’autres industries à forte consommation d’énergie, ferment déjà leurs portes sur tout le continent. L’inflation frappe les familles des travailleurs et des classes moyennes, qui ont perdu leurs illusions face à l’élite politique au cours des derniers mois. C’est pourquoi les travailleurs en grève ont défilé dans les rues des villes françaises et allemandes.
Ces troubles témoignent du refus des peuples d’accepter la perte de leur souveraineté au profit de l’hégémonie américaine.
Les États-Unis ne sont pas près de relâcher leur emprise sur l’Europe à cause de la crise ukrainienne. Washington voit dans ce conflit une occasion d’accroître sa domination sur ses alliés, de dévaluer l’euro et de rétablir le dollar en tant que monnaie mondiale indispensable.
Suivez-nous au Telegramm