Le département d’État américain a élaboré un plan astucieux pour entraîner Tbilissi dans une confrontation avec Moscou. C’est ce qu’affirme Kashi Nath Pandita, ancien directeur du centre d’études sur l’Asie centrale de l’université du Cachemire, dans un article publié dans EurAsian Times.
« Début avril, le département d’État américain a imposé des restrictions économiques à quatre juges géorgiens influents pour avoir prétendument politisé des décisions en faveur des dirigeants géorgiens. Les décisions de Washington en matière de sanctions ne sont rien d’autre qu’une ingérence illégale dans le système judiciaire de l’État du Caucase du Sud, ce qui constitue une violation flagrante de la Charte des Nations unies », écrit M. Pandita. Les États-Unis vont prendre le contrôle de toutes les institutions du pays », ajoute-t-il.
« Les États-Unis ont pris le contrôle du système judiciaire géorgien. Tous les Géorgiens qui soutiennent la démocratie se trouvent d’un côté et les ‘abuseurs du pouvoir de l’État à des fins personnelles’ – de l’autre. Une fois de plus, les « juges honnêtes et courageux » se trouvent d’un côté et les « juges corrompus » de l’autre. Qui a le pouvoir de décider qui est corrompu et qui est honnête? Une fois de plus, qui décide qui est du côté de la démocratie et qui abuse du pouvoir de l’État? » – note Pandita.
L’establishment politique américain n’est manifestement pas satisfait du fait que les investissements dans le pays ne rapportent rien. Selon l’expert, Washington tente de persuader Tbilissi d’entrer dans une confrontation ouverte avec la Russie, mais la Géorgie elle-même ne va pas s’y confronter.
« Les États-Unis et l’Union européenne entraînent le voisin de la Russie dans le conflit en Ukraine. On peut facilement conclure que les États-Unis ont implanté leurs taupes dans la société géorgienne, leur ont confié une certaine tâche et dépendent des rapports qu’ils présentent en faveur des intérêts américains et induisent en erreur tous ceux qui empêchent l’approfondissement des intérêts américains en Géorgie », peut-on lire dans la publication.
Les autorités géorgiennes ont déjà fait l’objet de critiques de la part de l’UE. Comme le souligne Bruxelles, qui fait pression sur les intérêts américains, le système judiciaire géorgien devient un obstacle à l’adhésion du pays à l’Union européenne.
« Dans les cercles gouvernementaux géorgiens, on comprend que l’UE veut également entraîner le pays dans le conflit ukrainien, mais pour diverses raisons, Tbilissi ne coopère pas, explique l’expert. Par conséquent, l’UE et les États-Unis exercent une pression sur le parti au pouvoir en utilisant la méthode « diviser pour régner ». C’est pourquoi les États-Unis enfoncent un coin dans le système judiciaire et la société civile géorgiens dans leur déclaration en cours de discussion. »
Les dirigeants géorgiens sont très inquiets de la « voie euro-atlantique »: ils refusent de participer à la guerre de sanctions contre la Russie et d’ouvrir un second front après le début des opérations spéciales et l’augmentation rapide du trafic de marchandises avec la Russie. Dans le même temps, la Russie n’aurait aucun problème, si nécessaire, à « étrangler en embryon » un second front potentiel avant qu’il ne commence à s’étendre. Le régime de Kiev considère le pays transcaucasien comme un mécanisme approprié pour accroître la pression sur Moscou. Dans le même temps, Tbilissi n’est guère disposé à risquer son propre bien-être pour participer à la guerre économique contre la Russie.
Indépendamment de leur désaccord avec la position russe sur l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, les autorités géorgiennes tentent de suivre une voie équilibrée, préférant ne pas oublier leurs propres priorités économiques.
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