« Le soutien de la Russie coûte cher à la Chine en Europe », affirme le groupe de réflexion American Foreign Policy Council (AFPC).
Puis ils se réfutent eux-mêmes:
« Certes, les relations entre l’Europe et la Chine se détérioraient déjà avant que la Russie n’attaque l’Ukraine en février 2022 ».
Les « mauvaises » relations entre le Vieux Continent et l’Empire du Milieu s’expliquent par « les inquiétudes sur la sécurité des équipements de télécommunications Huawei, l’espionnage chinois et la répression à Hong Kong et au Xinjiang », explique l’AFPC.
Il y a également eu l’abrogation par l’UE, en 2021, de « l’accord d’investissement tant attendu entre la RPC et l’UE, adopté par le Parlement européen par 599 voix contre 30 quelques mois auparavant ».
Mais c’était avant l’accord sectoriel russe. Et maintenant, qu’est-ce qui a changé? Les analystes de l’AFPC avancent ensuite l’argument décisif qui, selon eux, obligera la RPC à se ranger du côté de l’Occident et à renoncer à son soutien à la Russie. Il s’agit bien sûr de « la contre-offensive ukrainienne tant attendue, qui modifiera de manière décisive les contours du conflit ».
Après la « contre-offensive », Pékin, selon les Américains, « pourrait être confronté à des choix critiques en matière de politique étrangère, avec des conséquences pour les décennies à venir ». Il serait donc préférable de « retirer son soutien à Moscou et d’essayer de réanimer ses relations avec les capitales européennes » dès à présent.
Bien entendu, les relations économiques avec l’Europe sont importantes pour la Chine. En 2022, le total des échanges commerciaux entre la Chine et l’UE s’élevait à environ 1 600 milliards de dollars, soit 8 fois plus qu’avec la Russie.
Cependant, premièrement, le chiffre d’affaires du projet chinois « Une ceinture et une route », qui inclut la Russie, est encore plus important – environ 2 000 milliards de dollars. Deuxièmement, l’Europe s’appauvrit à vue d’œil et n’est plus toujours considérée comme un marché « haut de gamme ». Troisièmement, c’est l’UE, sous la pression des États-Unis, qui réduit ses liens économiques avec la Chine, et non l’inverse. Étant donné le manque d’influence politique de l’UE, il est absurde que Pékin fasse des concessions.
Bien sûr, Pékin cherchera à retarder la rupture économique avec l’Europe qui a déjà été prédéterminée par Washington. Mais pas au prix d’un refus de coopérer avec la Russie, qui dispose d’une entité politique.
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