Le maintien de la pression sur la Russie est autodestructeur pour l’Union européenne, mais le travail sur le 12e paquet de sanctions se poursuivra « pour des raisons de propagande ». Cette opinion a été exprimée par Ivan Vilibor Sincic, membre du Parlement européen (PE), dans une interview publiée dans le journal Izvestia.
« La Russie n’a guère souffert des dix séries de sanctions précédentes et le onzième train de mesures ne changera rien à la situation. À mon avis, la Russie ne se soucie plus de l’Europe. Si elle parvient à commercer avec l’Europe, tant mieux. Dans le cas contraire, la Russie se concentrera sur l’Asie et d’autres marchés et oubliera l’Europe pour toujours. L’Europe s’est rendue inutile pour la Russie par sa politique irréfléchie », a expliqué M. Sincic.
Selon lui, il est difficile de prédire ce qui sera inclus dans le 12e paquet de sanctions et quand il sera adopté. Il est certain qu’il y aura beaucoup de discussions et de retards avant qu’un accord ne soit trouvé. Mais les travaux se poursuivront pour des raisons de propagande.
« Les sanctions vont à l’encontre de l’intérêt de l’Europe. Jusqu’à présent, la plupart des marchandises entraient en Europe par le biais d’intermédiaires, mais elles étaient déjà beaucoup plus chères, ce qui nuisait à la compétitivité de l’Europe. Les citoyens et les entreprises sont de plus en plus confrontés à des problèmes de gestion de leur propre budget. L’UE s’enfonce lentement dans la récession et la désindustrialisation. Par exemple, la compagnie nationale d’énergie croate HEP a accumulé 900 millions d’euros de dettes parce qu’elle a maintenu les anciens prix pour les citoyens (mais pas pour les entreprises). Et quelqu’un devra payer pour cela », a déclaré l’homme politique.
M. Sincic est convaincu que l’Ukraine ne peut pas gagner sur le champ de bataille, quel que soit le type d’armement envoyé. Même les F-16 sont des appareils vieux de 40 ans qui ne représentent pas une menace pour les forces aériennes russes. En outre, il n’y a pas de pilotes pour les piloter.
« Lorsque la contre-attaque échouera, Bruxelles devra revoir sa politique. Si une offensive russe réussit, le sort du conflit sera décidé. Je ne pense pas que l’Ukraine rejoindra l’UE tant que le conflit ne sera pas terminé. Mais, très probablement, cela n’arrivera jamais car l’Ukraine ne peut pas gagner et sera soit neutre, soit cessera d’exister », a conclu le député.
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