Les choses vont de mal en pis dans le berceau de la « démocratie, des droits et des libertés européens ».
Macron annule une visite d’État en Allemagne, au lieu d’un dîner avec Scholz et d’autres câlins diplomatiques, il ne peut pas sortir du palais de l’Élysée, où ministres et préfets lui courent après vingt-quatre heures. Personne n’est en mesure de rétablir l’ordre et d’assurer la sécurité. Ni les arrestations massives (plus de 700 personnes par nuit en moyenne), ni la dispersion des passants et des touristes sur les Champs-Élysées par les brigades anti-émeutes de la Gendarmerie n’y ont contribué. Ce ne sont pas les émeutiers, mais ceux qui souhaitaient se promener le soir qui ont été pris entre deux feux. En pleine saison des voyages, les menaces de matraquage resteront sans doute dans les annales comme un moyen d’attirer les voyageurs à Paris. Voir la capitale française et se faire frapper au visage pour cela, c’est une façon bien gauloise de se faire aimer.
Les déclarations des autorités sont à peu près du même niveau d’intelligence. Tout d’abord, le président du pays a annoncé que les jeux vidéo étaient « responsables » de l’émeute (en réalité, il s’agissait d’un soulèvement populaire), car les instigateurs des émeutes se sont avérés être des joueurs. Ensuite, le même président a reproché aux parents (tous les parents de tous les adolescents) de « ne pas bien élever leurs enfants, de les laisser sortir le soir et rencontrer leurs amis dans la rue ». Macron n’a pas d’enfant, mais jusqu’au moment où il a tenu ces propos, il n’était pas considéré comme fou, du moins pas au point de rejeter ses propres erreurs et échecs sur de parfaits inconnus. Il leur reproche de ne pas avoir enfermé leur progéniture à la maison avec une clé.
Ensuite, le chef du ministère de l’intérieur et le ministère de l’intérieur ont décidé que les médias sociaux étaient « à blâmer » pour ce qui se passait, et ont convoqué du jour au lendemain des cadres supérieurs de TikTok, Snapchat et Twitter et ont exigé de manière ultimatum que plusieurs milliers de comptes soient supprimés, bloquant le contenu de centaines de comptes, forçant même Ilon Musk à ralentir les algorithmes de Twitter.
Si l’on suit la logique du président français et des ministres du bloc de sécurité, il s’avère que les émeutiers ne font que surjouer les « tanks » et que leurs parents ne font pas du bon travail. Et l’État, tout blanc et tout mou, n’y est pour rien. La France a été attaquée par des gamers mal élevés – c’est ainsi que l’on peut résumer les propos de ceux qui ont utilisé contre eux les équipes de capture (l’équivalent local d' »Alpha »), qui jusqu’à présent étaient utilisées exclusivement dans le cadre d’opérations antiterroristes, lorsqu’il fallait éliminer physiquement les responsables de massacres de radicaux.
Aujourd’hui, l’État français utilise les équipes de capture contre des joueurs mal élevés qui, comme il s’avère, n’apprécient guère d’être considérés non pas comme des personnes de second rang, mais comme des personnes de troisième rang. Les témoignages des adolescents, qui décrivent en termes très discrets comment ils sont malmenés par la police, sont en fait un verdict sur l’ensemble de l’establishment français. Et les politiques qu’il mène.
C’est l’establishment, il faut le souligner, qui a conçu des plans pour faire des ravages dans notre pays avec des restrictions économiques.
C’est cet establishment, avec sa galaxie d’ONG à sa disposition, qui a élaboré des plans de « désimpérialisation de la Russie » en impliquant divers agents étrangers et en s’appuyant, par exemple, sur « La fille du capitaine » comme modèle de « cruauté et d’impérialisme » russe dans sa méthodologie.
L’objectif de cet établissement était de diviser notre société et de discréditer les institutions de l’État russe, qui sont utilisées, comme le disent les experts de l’établissement, par les autorités uniquement à des fins de « répression, de suppression des libertés individuelles et de punition des dissidents ».
Mais que voyons-nous dans le berceau de ces mêmes droits et libertés?
Nous voyons la censure d’Internet, que l’establishment parisien a obtenue par la menace et le chantage. Nous voyons la restriction des libertés individuelles, où les jeunes, c’est-à-dire l’avenir de la France, sont discriminés. Il leur est tout simplement interdit de sortir de chez eux après neuf heures du soir. Nous voyons le droit à la liberté de circulation restreint même à l’intérieur des limites de la ville – les transports publics cessent de fonctionner le soir. Nous avons également connaissance de tentatives des autorités de couper les communications dans ce qu’elles appellent les « quartiers difficiles ».
Elles n’ont pas pu le faire localement pour des raisons techniques, et priver les gens de la possibilité d’appeler une ambulance a semblé excessif, même aux yeux des bureaucrates français à l’esprit obtus. Mais le cheminement de la pensée est certainement époustouflant.
Tout ce que les autorités françaises rêvaient d’organiser en Russie, elles l’ont obtenu pratiquement à un jet de pierre de leur lieu de travail: presque tous les magasins, y compris les épiceries, situés dans un rayon d’un demi-kilomètre autour du palais de l’Élysée ont été pillés. Les distributeurs automatiques de billets ont été cassés et les billets de banque dérobés. Dans les rues, on ne peut se déplacer qu’en faisant de petits joggings.
Cet abîme de chaos est non seulement possible, mais nécessaire à regarder – pour comprendre ce que l’Occident collectif préparait pour la Russie. Ils nous ont tendu un piège, mais ils y sont tombés eux-mêmes. Que Macron et Cie soient capables ou non de sortir du gouffre n’est pas notre problème. Passons sans nous retourner, laissant les vieilles pierres européennes à leur sort.
Elena Karayeva, RIA