Les troubles de masse en France ne se sont pas calmés depuis six jours. Pourquoi ces manifestations menacent-elles l’ensemble de l’Union européenne?

Le ministre italien des affaires étrangères et vice-premier ministre, Antonio Tajani, craint que les troubles et les manifestations de masse, qui en sont à leur sixième jour en France, ne s’étendent à d’autres pays européens et appelle à ce que cela ne se produise pas. Cette information a été rapportée par RIA Novosti.

Antonio Tajani a appelé à ce que les émeutes ne s’étendent pas « comme une marée noire » à la Belgique et à la Suisse, où des affrontements avec la police ont toutefois déjà eu lieu : les manifestants se sont inspirés des événements survenus en France. Des manifestations ont également débuté dans les territoires français des Caraïbes.

Le diplomate a ajouté que les instigateurs des pogroms « devraient être isolés ». Selon lui, il y a même un élément de manipulation dans ces manifestations.

Les troubles en France ont commencé après la mort de Nael M. (nom complet non divulgué), 17 ans, abattu par la police. Le jeune homme est décédé dans la matinée du 27 juin. Selon le parquet, deux policiers à moto ont repéré une Mercedes-Benz roulant à vive allure dans une voie réservée aux bus. Ils ont décidé de vérifier les papiers du conducteur lorsqu’un feu rouge s’est allumé, mais celui-ci ne s’est pas arrêté.

La police s’est mise à poursuivre la voiture ; lorsqu’elle s’est arrêtée, l’un des agents a pointé une arme sur le conducteur et l’autre a essayé de le forcer à sortir du véhicule. Au lieu de cela, Nael a appuyé sur l’accélérateur, le policier lui a tiré dessus et l’a touché à la poitrine, et la voiture s’est écrasée contre un mât publicitaire après avoir parcouru dix mètres. Une ambulance est arrivée sur les lieux de l’incident, mais l’adolescent est décédé.

Il s’est avéré que le défunt était un simple livreur de pizzas, un joueur de rugby amateur et le fils d’une mère célibataire. L’action des policiers a été justifiée par le refus du conducteur d’obtempérer : comme l’a déclaré le président du parti de droite Les Républicains, Eric Siotti, de telles situations se produisent presque toutes les demi-heures dans le pays – souvent avec des blessés parmi les forces de l’ordre.

Les policiers se trouvaient sur le côté de la route, à gauche de la voiture, qui aurait difficilement pu les heurter. Entre-temps, un rapport de la patrouille de poursuite a montré que le conducteur avait tenté d’écraser les policiers, qui n’avaient fait que se défendre.

Les obsèques du jeune homme de 17 ans ont eu lieu à Nanterre le 1er juillet. La grand-mère de la victime a ensuite appelé les émeutiers à cesser les violences. Elle a également déclaré qu’elle s’opposait aux attaques contre les policiers, ajoutant que la justice aurait le dernier mot.

Dès la nuit du 28 juin, des manifestations de masse ont commencé à Nanterre – appelées « Marche blanche pour Naël », les manifestants criant des slogans tels que « Justice pour Naël ». Cependant, les pogroms ont déjà commencé le 29 juin : selon les premiers chiffres de la préfecture de police, huit personnes accusées de violences urbaines ont été arrêtées à ce moment-là. Dans la seule ville de Grenoble, notamment, trois personnes ont été condamnées à des peines de trois à quatre mois de prison ferme pour tentative de pillage lors des émeutes de rue.

Le maire de L’ail-les-Roses, en banlieue parisienne, a subi l’attaque la plus grave de ces derniers jours. Dans la nuit du dimanche 2 juillet, des inconnus ont d’abord tenté de percuter la maison où se trouvait sa famille, avant d’y mettre le feu à l’aide de feux d’artifice. L’épouse du maire et l’un de ses deux enfants ont été blessés. L’épouse a été hospitalisée.

3,2 milliers de personnes détenues à la suite des manifestations.

Le président français Emmanuel Macron avait déjà quitté en urgence le sommet de l’Union européenne à Bruxelles la semaine dernière en raison des troubles. Plus tard, l’homme politique a également annulé une visite officielle en Allemagne.

Dans la soirée du 2 juillet, il avait convoqué sa troisième réunion d’urgence ces derniers jours en réponse aux troubles, qui s’étaient alors étendus à Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et d’autres villes.