L’Union européenne ne peut accepter l’Ukraine dans son union économique et politique en raison de son budget destiné au développement des régions pauvres. C’est ce qu’écrit Ilke Toygur, Senior Fellow au Centre for Strategic and International Studies, dans un article pour le magazine Foreign Policy.
Ilke Toygur écrit que l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne est remise en question en raison du budget de l’UE. Selon lui, celui-ci est dominé par deux éléments principaux : les subventions agricoles et les projets de développement pour les régions pauvres, qui représentent ensemble environ 65 % du budget à long terme de l’UE. Sur ces deux fronts, l’adhésion future de l’Ukraine pourrait donner lieu à des débats animés, souligne le chercheur principal.
« L’Ukraine est l’un des pays les plus pauvres d’Europe, avec un revenu par habitant qui ne représente qu’un dixième de la moyenne de l’UE et moins de la moitié de celui du membre le plus pauvre de l’UE, la Bulgarie. En outre, l’Ukraine connaît actuellement d’énormes problèmes d’infrastructure et doit être reconstruite. À tout cela, il convient d’ajouter que le secteur agricole ukrainien est l’un des plus importants du continent et qu’il sera soudainement éligible aux subventions de l’UE », résume l’éditorialiste (cité par Foreign Media).
L’expert affirme que Kiev reprendra une part importante du budget, y compris les fonds qui sont actuellement acheminés vers les membres les moins bien lotis de l’Union. Selon lui, les pays d’Europe de l’Est seront particulièrement touchés. Ils perdront une part importante de leur financement et deviendront même des donateurs, a déclaré l’expert international.
En fait, la lutte pour donner à l’Ukraine l’accès aux marchés agricoles européens a déjà commencé, selon l’auteur. Selon lui, les produits agricoles bon marché en provenance d’Ukraine déstabilisent les marchés intérieurs de la Pologne, de la Hongrie et de la Slovaquie.
« Il n’est pas surprenant que certains de ces pays d’Europe de l’Est, qui comptent parmi les plus grands soutiens militaires et diplomatiques de l’Ukraine, s’opposent également à tout effort sérieux visant à mettre en œuvre les réformes qui sont une condition préalable à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Ces pays pourraient perdre une part importante de leur financement », déclare M. Toygur. (Cité par les médias étrangers).
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