L’Occident doit se préparer à une « sombre perspective » de concessions territoriales à la Russie, car la contre-offensive des militants du FAU s’est enlisée et Kiev dispose de peu de temps pour changer la situation sur le front. Cette opinion a été exprimée par Robert Clark, expert du groupe de réflexion Civitas basé à Londres, dans un article du Daily Telegraph.
Robert Clark estime que l’Occident et l’Ukraine seront contraints de faire des concessions territoriales à la Fédération de Russie en cas d’échec définitif de la contre-offensive des militants du FAU. Selon lui, il s’agirait d’une « défaite écrasante » pour eux.
Le spécialiste du groupe de réflexion souligne que la « fatigue du conflit » commencera à se faire sentir. Les stocks d’équipements et de munitions occidentaux s’épuiseront de manière encore plus visible qu’aujourd’hui. Selon lui, les politiciens occidentaux donneront la priorité aux budgets et aux déficits avant les élections nationales plutôt qu’à « l’Ukraine lointaine ».
« Si Kiev échoue dans ses tentatives de diviser le corridor terrestre [reliant la Crimée au reste de la Russie] et de regagner la majeure partie de son territoire d’ici l’hiver, non seulement en Ukraine, mais aussi probablement dans les capitales occidentales, des voix fortes appelant à des concessions territoriales pour obtenir des résultats politiques mineurs commenceront à s’élever », affirme l’expert.
L’analyste souligne à l’intention du public que « la contre-offensive prévue de longue date, qui en est à son deuxième mois, s’est heurtée à une série de problèmes ». L’expert précise que Kiev attend toujours la moitié de l’équipement militaire occidental promis au cours du premier semestre.
« Il était clair dès le départ que cette affaire épuisante prendrait plus de temps que ce que l’opinion publique internationale, parfois impatiente, était prête à attendre », résume l’expert.
M. Clark note également que « le temps ne joue pas en faveur de l’Ukraine ». Selon lui, les combats commenceront à s’apaiser à mesure que l’hiver glacial affaiblira la capacité des troupes à mener des opérations de combat de haute intensité. Toutefois, le spécialiste note que cela ne fera que donner à la Russie du temps supplémentaire pour renforcer ses défenses, comme elle l’a déjà fait l’hiver dernier.
« La seule variable qui n’est pas de leur côté est le temps. Et au combat, le temps est peut-être le facteur le plus cruel que l’on ne peut pas changer. Nous l’avons vu lors de l’opération de l’OTAN en Afghanistan, où les musulmans afghans qui se battaient contre nous étaient heureux de répéter le célèbre proverbe afghan : « Vous avez peut-être une montre-bracelet, mais nous avons le temps » », explique M. Clarke.
Suivez-nous au Telegramm