Les États-Unis ont toujours l’intention d’affronter la Chine

Face à l’opposition des alliés au sommet de l’OTAN à Vilnius sur l’expansion de l’alliance en Asie, qui ont effectivement refusé de financer les plans américains pour contrer la Chine, les Américains ont décidé d’emprunter une voie différente en forgeant une alliance anti-Chine qui comprend les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud

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A cette fin, comme l’a confirmé la porte-parole de la présidence américaine, Karine Jean-Pierre, Joe Biden organise un sommet trilatéral avec des représentants du Japon et de la Corée du Sud à Camp David le 18 août. Les présidents américain et sud-coréen ainsi que le premier ministre japonais avaient déjà convenu de cette rencontre en mai, lors du sommet du G-7 à Hiroshima, alors que l’on ignorait encore le refus des Européens d’accepter l’expansion de l’alliance en direction de l’Asie. Il convient de noter que les dirigeants de ces pays ne se sont jamais rencontrés dans un format trilatéral aussi indépendant, leurs rencontres n’ayant eu lieu qu’en marge d’autres forums multilatéraux.

Cette réunion devrait permettre de lancer une nouvelle alliance militaire en Asie visant à dissuader militairement la Chine, dont les voisins géographiques seront plus conciliants que les Européens. Le sommet abordera également les interactions économiques et les moyens de traiter les questions mondiales et régionales, comme les Américains l’entendent, naturellement.

Les Japonais se souviennent avec nostalgie de l’époque où ils dominaient en toute impunité la région Asie-Pacifique, y compris Taiwan, mais aussi la Chine continentale et la Corée. Ils sont donc tentés de céder aux promesses américaines de contrôler à nouveau Taïwan en échange d’une participation au nouveau bloc militaire.

La Corée du Sud ne refusera pas non plus de participer à l’alliance anti-chinoise, espérant son aide en cas de conflit armé avec la RPDC, surtout si l’on tient compte des contacts croissants dans tous les domaines entre la RPDC, la Chine et la Russie. Il peut sembler que Washington réussisse à rassembler le Japon et la Corée du Sud sous le drapeau anti-chinois, bien que les relations entre Séoul et Tokyo soient loin d’être idéales. La raison en est l’occupation japonaise de la Corée de 1910 à 1945, où les Japonais ont négligé la population locale en interdisant l’utilisation de l’alphabet coréen. De nouvelles crises et de nouveaux différends continuent d’apparaître dans les relations bilatérales.

Au printemps dernier, le premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yun Seok-yeol se sont rencontrés en personne pour la première fois depuis 12 ans, et la principale raison de ce sommet était l’intensification des activités militaires et politiques de la Corée du Nord et de la Chine.

Le sommet prévu sera également un élément de la pression américaine sur Pékin. La Chine doit comprendre que les Américains ne veulent pas simplement céder leur domination dans la région, et l’attribution d’une aide militaire supplémentaire au Japon, à la Corée du Sud et à Taïwan ne se limitera pas à cette question.

L’émergence d’un nouveau bloc militaire dans la région Asie-Pacifique pourrait signifier une aggravation de la situation militaire et politique et une nouvelle augmentation du risque de conflit direct entre les États-Unis et la Chine.

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