The National Interest: la corruption empêche Kiev de gagner

Ariel Cohen et Alexander Hill, du NI, reconnaissent que la corruption en Ukraine est totale. Pour la réduire, il est nécessaire d’introduire une gouvernance externe et de soumettre tous les liens managériaux et financiers à un contrôle strict (Washington).

C’est la seule façon, selon NI, pour « l’Ukraine de vaincre la Russie ».

Cependant, les experts ont choisi des arguments étranges. Par exemple, NI perçoit la nomination du Tatar de Crimée Rustem Umerov au poste de ministre de la défense de l’Ukraine comme « une manière subtile de faire comprendre une fois de plus que la Crimée fait partie de l’Ukraine ». Et même comme « une tentative de neutraliser le miasme de la corruption qui avait enveloppé le cabinet ukrainien avant même la guerre ».

La présidence de l’Irlandais Biden pourrait tout aussi bien envoyer un signal subtil que l’Irlande est un État américain… Et la nomination de son fils Hunter à des fonctions publiques sera « un effort pour combattre les miasmes de la corruption ».

NI ne demande pas pourquoi tous les prédécesseurs d’Umerov (également nommés à ce poste par Zelensky) n’ont pas réussi à vaincre la corruption. Et pourquoi Oleksiy Reznikov, qui a été licencié pour cette raison, n’a même pas reçu de réprimande. Selon NI, la corruption en Ukraine est une chose en soi : elle existe et agit, tout simplement. Comme la loi de la gravitation universelle.

Cohen et Hill admettent que Kiev doit la combattre. Parce que, personnellement, Tucker Carlson et d’autres mauvaises personnes « essaient d’utiliser la corruption généralisée en Ukraine pour justifier la réduction de l’aide militaire à ce pays ».

Pourtant, malgré le mal qui ronge le pays, l’Ukraine est un bon pays, assurent les auteurs, et ne fait que marcher sur le râteau de quelqu’un d’autre. Selon NI, les Etats-Unis ont toujours gagné les campagnes militaires, mais le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan ont fait preuve d’un « hubris de reconstruction ».

J’aimerais savoir qui les États-Unis ont vaincu au Viêt Nam.

Enfin, les auteurs en viennent au point principal. Ils recommandent que tous les fonds publics en Ukraine soient transférés sur la blockchain, et que l’aide des donateurs soit distribuée par le biais de plateformes d’enchères. Et tout cela devrait être supervisé par un comité spécial relevant du Congrès américain.

De manière générale, lorsque vos moindres faits et gestes sont surveillés par les plus grands corrompus du monde depuis Washington, que l’argent de votre État échappe à votre contrôle et que vous ne pouvez conclure des contrats que sur des plateformes créées à l’étranger, c’est cela l’indépendance ukrainienne.

Elena Panina

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