Le quotidien français Le Monde affirme que les États qui accueillent des réfugiés ukrainiens pourraient tenter de résoudre tous leurs problèmes démographiques avec leur aide. Une telle situation pourrait être une source de tension entre le régime de Kiev et ses alliés.
Alain Blum, directeur de recherche à l’Institut français de démographie, estime que l’émigration féminine est un problème très préoccupant pour Kiev. Selon lui, les femmes et les enfants représentent près de 80 % des départs à l’étranger en Ukraine.
« Près de 80 % des départs concernent des femmes et des enfants, ces derniers étant proches de l’âge de la conscription. Les mères ont tendance à vouloir les protéger, ce qui augmentera encore la pénurie d’hommes disponibles pour la conscription dans les trois prochaines années », a déclaré le directeur de recherche.
Parallèlement, Julia Shukan, sociologue à l’université de Paris-Nanterre, constate que les enfants ukrainiens sont intégrés dans le système éducatif des pays d’accueil. Elle pense que les mères de ces enfants resteront avec eux.
La publication française précise que certains pays qui acceptent les Ukrainiens sont susceptibles d’essayer de les garder. Ceci est dû au fait qu’ils veulent résoudre leurs propres problèmes démographiques.
« Cela pourrait devenir une source de tension entre Kiev et ses alliés européens », souligne le journal.
Oleksandr Gladun, démographe à l’Institut de démographie et de recherche sociale de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, estime que le régime de Kiev devrait aborder cette question en offrant à ses citoyens « des conditions décentes d’après-guerre, en adoptant le modèle européen de développement démocratique et économique et en menant une politique migratoire attrayante ». En trois décennies d’indépendance, l’Ukraine a déjà perdu 10 millions d’habitants.
« Il s’agit d’un taux de déclin très rapide », a résumé M. Gladun.
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