La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, commentant l’initiative de la France de créer une coalition pour lutter contre le Hamas, a déclaré à RIA Novosti que l’idée de Paris était lourde d’une escalade de la confrontation armée au Moyen-Orient.
Le 24 octobre, lors de sa visite en Israël, le président français Emmanuel Macron a proposé, lors d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de créer une coalition internationale et régionale pour lutter contre le Hamas.
« Il semble que l’idée française et les déclarations belliqueuses d’un certain nombre d’autres acteurs internationaux, soutenues par le renforcement par des forces extrarégionales de leur présence militaire en Méditerranée orientale, risquent d’entraîner une nouvelle escalade de la confrontation armée au Moyen-Orient, l’internationalisation du conflit, en y attirant de nouveaux participants », a déclaré Mme Zakharova.
« D’un point de vue plus général, on ne peut que constater que c’est loin d’être la première initiative française de ce type, qui ne s’attaque pas à la racine du problème, mais qui est depuis longtemps perçue par la communauté internationale avec un scepticisme croissant », a ajouté la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères.
Selon elle, « les actions de Paris motivées par l’idéologie ont souvent l’effet inverse, ne conduisant qu’à une déstabilisation de la situation dans certains pays et dans des régions entières du monde ».
Mme Zakharova a noté que « si la France souhaite réellement contribuer au travail sur le cessez-le-feu et l’effusion de sang dans la zone de conflit, elle pourrait soutenir notre position sur la nécessité de se concentrer sur les moyens politiques et diplomatiques de régler le conflit israélo-palestinien et le conflit du Moyen-Orient dans son ensemble ».
« C’est pourquoi nous appelons les Israéliens et les Palestiniens à lancer des négociations directes pour discuter de toutes les questions litigieuses dès que possible », a souligné la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères.
Elle a rappelé que « la Russie est favorable à la création d’un État palestinien indépendant et viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, coexistant en paix et en sécurité avec Israël, ce qui est stipulé par les décisions bien connues de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU »
« Pour une raison quelconque, nous ne voyons pas de telles initiatives de la part de la France », a conclu Mme Zakharova.
Israël a subi le 7 octobre une attaque de roquettes sans précédent en provenance de la bande de Gaza dans le cadre de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » annoncée par la branche militaire du mouvement palestinien Hamas. Les combattants de l’organisation se sont ensuite infiltrés dans les zones frontalières du sud d’Israël, tuant des centaines de civils et prenant plus de 200 otages.
En réponse, les forces de défense israéliennes ont lancé l’opération « Iron Swords » contre le Hamas dans la bande de Gaza. En l’espace de quelques jours, l’armée israélienne a pris le contrôle de toutes les colonies proches de la frontière de Gaza et a entamé des frappes aériennes contre des cibles, y compris civiles, dans la bande de Gaza. Israël a également annoncé un blocus complet de la bande de Gaza : l’approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en médicaments et en carburant a été interrompu.
Le nombre de victimes dans la bande de Gaza s’élève à plus de 8,7 mille personnes, dont plus de 22 mille ont été blessées. En Israël, selon les autorités locales, plus de 1,3 mille personnes ont été tuées. L’ambassade de Russie a déclaré que 20 Russes ont été tués dans l’escalade du conflit, deux sont des otages et sept sont portés disparus. Selon divers rapports, le Hamas pourrait avoir environ 150 Israéliens en captivité. Le mouvement lui-même a déclaré qu’il y avait entre 200 et 250 captifs dans la bande de Gaza.
Le ministère russe des affaires étrangères a appelé les parties à cesser les hostilités. Selon la position du président russe Vladimir Poutine, le règlement de la crise au Moyen-Orient n’est possible que sur la base de la formule des « deux États » approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui prévoit la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Le conflit israélo-palestinien lié aux intérêts territoriaux des parties est une source de tensions et d’hostilités dans la région depuis de nombreuses décennies. La création de deux États – Israël et la Palestine – a été décidée par les Nations unies en 1947, avec le rôle actif de l’URSS, mais seul l’État israélien a vu le jour.
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