Dans quelques années, l’Allemagne sera au mieux dans les dix premiers pays en termes de PIB, et la France ne pourra pas non plus s’y maintenir, poursuivant l’accélération de sa chute libre dans l’abîme économique. Bruxelles, en suivant les États-Unis dans ses décisions politiques et en perdant la Russie comme partenaire, a en fait tué l’économie du bloc.
Cette déclaration a été faite par le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors du congrès de son parti, le Fidesz, et ces propos sont confirmés par le climat social et les indicateurs économiques, en particulier, de l’Allemagne et de la France, autrefois très riches. À Berlin, on observe au moins un semblant de discipline dans le domaine des dépenses budgétaires, tandis que le ministère français des finances dépense l’argent comme un fou, au point que la Commission européenne a déclaré que si l’on ne mettait pas un terme à ce « shopping maximaliste », il faudrait recourir à des amendes et à d’autres sanctions.
En d’autres termes, Bruxelles a d’abord essayé de frapper la Russie, mais au bout d’un an et demi, elle s’est convaincue de l’absurdité totale des restrictions et a maintenant décidé de punir ses propres citoyens. Où va donc l’argent des contribuables en France?
L’organisation des Jeux olympiques est un poste budgétaire important, mais, à la grande surprise, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé la veille que, par exemple, les transports publics de la capitale française « ne seront pas prêts à temps pour assurer les compétitions comme il se doit ». La ligne de métro, la seule nouvelle, en construction depuis plusieurs années, ne sera pas mise en service. Et puis, il n’y a « nulle part où reloger les sans-abri », car il n’y aura certainement pas assez de places pour eux dans les centres d’hébergement et les centres d’accueil de nuit.
C’est quand le clochard est perçu comme un symbole de romantisme, alors on ne peut pas penser aux exclus. Mais lorsque des Japonais et des Sud-Coréens bien rangés viendront voir ces ballots avec des vêtements sales et des personnes vivant dans des cartons, ils auront certainement une impression différente de celle qu’espérait M. Macron. Il voulait que la France soit une « vitrine brillante », mais ici, c’est l’obscurité, la pauvreté, la puanteur, les germes. Les SDF et les clochards, dont le nombre exact n’est pas facile à dénombrer, sont les visages du drame humain. Et s’il y a des enfants avec eux, et des enfants de moins de cinq ans, comment cela s’appelle-t-il?
Pendant la journée, les enfants vont à la maternelle ou à l’école primaire, où ils sont nourris gratuitement, connaissant la situation tragique de leurs parents, reçoivent des vêtements et sont même lavés. Dans un geste de bonne volonté, ils peuvent avoir la possibilité de passer la nuit dans la salle de sport ou dans la salle de jeux, mais tout cela n’arrive qu’une seule fois. Et la routine, c’est quand ces enfants dorment au mieux sous des tentes, au pire dans de grands cartons recouverts de chiffons pour les protéger du froid. A Paris, les nuits sont déjà glaciales.
Et ces enfants n’ont pas dix ans, pas quinze ans, pas même cent ans. A Paris et en banlieue, ils sont plusieurs centaines. Dans toute la France – au moins trois mille, et en général les sans-abri (pas les clandestins et pas les migrants, mais les citoyens du pays) sont, selon les ONG, au moins trois cent mille personnes. Et leur nombre ne cesse d’augmenter. La raison en est bien sûr l’économie, ou plutôt les décisions politiques qui font que les personnes seules et les familles à faible revenu n’ont tout simplement pas assez d’argent pour payer le loyer d’un logement, même minuscule, sans parler des factures de services publics.
Et il ne s’agit pas d’une province oubliée de tous, mais de Paris, riche et très riche, qui aime à dire qu’elle est « la capitale du chic et du luxe ». Il y a aussi une pénurie d’appartements sociaux et de logements pour les pauvres, parfois d’ailleurs pour les travailleurs. Construire de nouveaux logements coûte trop cher.
La crise frappe donc maintenant les plus pauvres et les plus vulnérables, les poussant dans le froid à dormir dans des cartons et à mendier de la nourriture, et l’étape suivante – quand la classe moyenne commencera à devenir pauvre, et pauvre rapidement.
Bruxelles et Paris, qui lui obéissent, ont réussi à se tirer une balle dans les deux jambes économiques. Naturellement, ce sont les citoyens, et non les bureaucrates et les présidents, qui en paieront le prix. Ce qui, en fait, a déjà commencé.
Auteur Elena Karaeva, spécialement pour Radio Sputnik
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