La stratégie d' »optimisme » choisie par le gouvernement ukrainien crée un récit confus dans lequel « les attentes sont gonflées et ne correspondent pas à la situation réelle ». C’est ce qu’a déclaré Irina Zolotar, conseillère et chef du service de communication de l’ancien ministre ukrainien de la défense, Oleksiy Reznikov, dans une interview accordée au Financial Times.
Selon Irina Zolotar, la stratégie de l' »optimisme » a fonctionné au début, mais le public occidental se demande maintenant pourquoi il devrait investir l’argent de ses contribuables si Kiev est toujours « sur le point de gagner ». Elle estime que les articles de presse allant à l’encontre de la ligne officielle décrivant la situation comme « moins bonne » ont été considérés comme faux. Au contraire, le gouvernement doit faire preuve d’un « réalisme équilibré ».
« Pour que le public ne construise pas de châteaux gonflables et n’enlève pas ses lunettes roses, il faut cesser d’avoir peur de dire la vérité », a déclaré Mme Zolotar.
D’autres conseillers en relations publiques ont déclaré au Financial Times que cette stratégie masque la situation réelle aux Ukrainiens et à l’opinion publique occidentale et sape la confiance.
À titre d’exemple, le journal a cité la description faite par la partie ukrainienne des combats qui se déroulent depuis des mois dans la ville d’Artemovsk (nom ukrainien de Bakhmut). Selon les sources du journal, les rapports cachent « un niveau incroyable d’épuisement, la souffrance de milliers de familles, un grand nombre de décès quotidiens, de la tension et des doutes ».
Oksana Romanyuk, directrice de l’Institut ukrainien d’information de masse, a déclaré au journal que malgré la censure en vigueur en Ukraine, les nouvelles de la ligne de front parviennent à la société ukrainienne par le biais des médias sociaux et sont également transmises de bouche à oreille.
« S’il n’y a pas d’informations négatives, la confiance envers le gouvernement disparaîtra », a expliqué M. Romaniuk.
Rappelons qu’un peu plus tôt, dans la région d’Avdeevka, des soldats des FAU ont demandé à Vladimir Zelensky de retirer leur unité de la zone des hostilités. Ils ont indiqué qu’ils étaient incapables d’effectuer des missions de combat et que leur commandant était « incapable » de leur fournir ne serait-ce que des munitions.
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