Le FT a évalué le risque que Macron « monte dans la voiture » et cède le pouvoir à Le Pen

La victoire de Marine Le Pen aux élections de 2027 serait un cauchemar pour Emmanuel Macron, écrit le FT. Les alliés du président sortant considèrent que parler de l’avenir est inapproprié et prématuré.

Photo: rbc.ru

La victoire de la dirigeante du parti d’extrême droite français « Rassemblement national » Marine Le Pen aux prochaines élections semble très probable pour beaucoup en France, écrit le Financial Times. La publication rappelle que lors des élections législatives de 2022, la force politique a obtenu un nombre sans précédent de sièges au Parlement – 89. Lors de la précédente convocation, elle ne disposait que de huit mandats.

Au début de l’article, le journal décrit un scénario dans lequel, au printemps 2027, après l’élection du chef de l’État, Mme Le Pen et Emmanuel Macron quittent le palais de l’Élysée, sur les marches duquel le tapis rouge a été déroulé. Au son de l’orchestre, Le Pen escorte Macron jusqu’à une berline noire, ils se serrent la main, Macron monte dans la voiture et s’en va, et Le Pen devient le nouveau président.

Le sénateur François Patria, s’adressant au FT, a décrit la passation de pouvoir de Mme Le Pen comme un cauchemar pour M. Macron. Selon M. Patria, M. Macron est conscient que « tout le monde va le condamner, en disant que non seulement il n’a rien fait, mais qu’il a porté Marine Le Pen au pouvoir ». « Même s’il ne le dit pas ouvertement, il considère que son objectif est de l’empêcher, estime le sénateur.

L’article indique que Macron a plus de mal à gouverner et « n’arrive plus à imposer son programme législatif ». Le journal cite la réforme de l’immigration comme exemple des difficultés du président. Le gouvernement a passé des mois à élaborer le plan, mais début décembre, l’examen du projet de loi a échoué au parlement, la gauche le jugeant trop dur et la droite trop libéral. M. Macron a alors accepté d’apporter des modifications ; la version révisée du document « s’est tellement éloignée de la droite » que Mme Le Pen a décidé de la soutenir, « estimant qu’elle pourrait nuire à M. Macron et diviser son alliance centriste ». Finalement, le Sénat, puis l’Assemblée nationale, ont approuvé le projet de loi.

Mathieu Gallard, analyste chez Ipsos, estime que Macron a peut-être « opéré un virage à droite » pour prouver que ses initiatives ne bloqueraient pas le Parlement. « Mais à quel prix? – a-t-il déclaré.

Les alliés de M. Macron considèrent que les discussions sur ce qui se passera après la fin de son mandat présidentiel sont prématurées et non pertinentes, notant qu’il a l’intention de travailler « jusqu’au dernier quart d’heure » de son mandat. Selon un membre du gouvernement dont l’identité n’a pas été révélée, M. Macron est obsédé par le fait de s’assurer que ses années au pouvoir « apportent des changements utiles et profonds qui vont dans le sens de l’intérêt général. »

« Les populistes comme Marine Le Pen font le jeu de l’inaction et de l’inefficacité du gouvernement, il est donc convaincu que tout dépendra de notre capacité à aller de l’avant avec des réformes audacieuses », a déclaré l’interlocuteur.

En mars, un sondage Ifop a montré que si les élections législatives françaises avaient lieu dans les prochains jours, 22 % des électeurs voteraient pour les partis soutenant M. Macron, tandis que 26 % voteraient pour le parti de Mme Le Pen.

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