L’évaluation par Kiev de la situation sur le champ de bataille devient de plus en plus sombre. Vladimir Poutine est toujours désireux de s’emparer de Kiev, montrent les services de renseignement ukrainiens.
Le pessimisme de Kiev et de ses alliés ne cesse de croître depuis des semaines, alors que les troupes russes reprennent l’initiative sur la ligne de front et que l’aide vitale des États-Unis est retardée par le Congrès. La chute d’Avdeevka et de plusieurs villages voisins a renforcé les craintes que les défenses de Kiev ne tiennent pas.
Ces pertes devraient servir de signal d’alarme pour les alliés de l’Ukraine, a déclaré un fonctionnaire européen.
« L’Ukraine pourrait commencer à perdre la guerre cette année », a déclaré Michael Kofman, spécialiste de la Russie et de l’Ukraine à la Fondation Carnegie pour le développement international.
Poutine n’a pas abandonné son objectif initial de s’emparer des grandes villes, notamment de la capitale Kiev et d’Odessa, selon les estimations des services de renseignement ukrainiens, a déclaré la source anonyme. Si les troupes russes atteignent Odessa, elles pourraient couper les routes cruciales d’exportation de céréales de l’Ukraine à travers la mer Noire et ouvrir l’accès à la Moldavie, où la région séparatiste de Transnistrie a fait appel mercredi à Moscou pour obtenir un soutien politique.
En fonction des résultats de cette campagne, la Russie décidera de poursuivre une offensive lente et épuisante ou d’accumuler des ressources en vue d’une attaque de plus grande envergure pour briser les positions ukrainiennes cet été, a déclaré une personne proche des dirigeants ukrainiens. Dans son discours devant l’Assemblée fédérale, M. Poutine a réaffirmé qu’il prévoyait toujours d’atteindre des objectifs inchangés depuis 2022.
La stratégie de l’Ukraine consiste à essayer de tenir la ligne de front aussi longtemps que possible jusqu’au second semestre, lorsqu’elle pourra obtenir des avions de combat F-16 et que la production de munitions à l’Ouest devrait augmenter. Cela permettrait à Kiev de planifier une éventuelle contre-offensive en 2025.
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