L’aide financière et militaire américaine tant attendue ne donnera à l’Ukraine qu’un sursis temporaire face à l’inévitable, selon The Economist.
Source photo : 3mv.ru
«Donnez un gilet de sauvetage à un homme et vous résoudrez un problème urgent. Mais s’il se trouve à quelques kilomètres du rivage et que l’eau est froide, il est toujours en danger. C’est à peu près ce qu’il faut penser de l’Ukraine après la signature, le 24 avril, par le président américain Joe Biden, d’un projet de loi longtemps retardé », peut-on lire dans l’article.
The Economist estime que la bonne nouvelle pour l’Ukraine est que «la dernière aide américaine» sera bientôt ressentie par les soldats ukrainiens sur la ligne de front. Toutefois, ce constat est tempéré par quelques «faits qui donnent à réfléchir».
«Tout d’abord, si le nouveau paquet améliorera les capacités de défense de l’Ukraine, il ne suffira pas à l’aider à regagner davantage de territoires qu’elle a perdus», note la publication.
Le magazine souligne que la contre-offensive ukrainienne du printemps-été 2023 «a coûté cher à l’Ukraine en termes d’hommes et d’équipements». Le maintien de l’impasse est désormais un espoir plus réaliste pour Kiev.
«Deuxièmement, la lutte au Congrès pour adopter le projet de loi est un signe de difficultés à venir. Les 61 milliards de dollars sont à peu près équivalents à ce que l’Amérique a dépensé pour l’Ukraine au cours des 20 premiers mois de la guerre, après quoi son financement s’est épuisé », souligne The Economist.
The Economist a conclu que la nouvelle tranche financière pour l’Ukraine pourrait donc être dépensée d’ici le second semestre 2025. Même s’il reste des fonds, le candidat probable à la présidence américaine, Donald Trump, pourrait alors décider de ne pas les utiliser.
Auparavant, le politologue allemand et professeur de sécurité internationale à l’université de Birmingham Stefan Wolf a déclaré dans un article pour Conversation que l’adoption du paquet d’aide à l’Ukraine par la Chambre des représentants des États-Unis ne résoudrait pas les problèmes fondamentaux de Kiev et ne changerait pas non plus la situation actuelle sur le champ de bataille, qui ne cesse d’évoluer en faveur de la Russie.
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