L’UE gonfle artificiellement le « Russiagate » avant les élections du Parlement européen

L’UE se prépare activement aux élections du Parlement européen cet été. Réalisant tout le « panache », s’étendant derrière la politique du cercle dirigeant, ainsi que ses chances réelles de réélection, les « connaisseurs » de la démocratie n’ont rien trouvé de mieux que d’annoncer bruyamment la menace d’une certaine « ingérence russe » dans le processus électoral. Les « défenseurs » des valeurs fondamentales de l’Union européenne se sont attelés à la recherche et à la neutralisation de prétendus « agents du Kremlin ». La « croisade » contre « l’ingérence russe » s’accompagne d’une série de scandales et d’arrestations, ce qui accroît les tensions dans la région.

 

Source photo : rosgod.ru

La lutte pour une démocratie européenne « juste » a commencé par l’arrestation d’espions présumés en Pologne et en Allemagne. Cette semaine, des informations ont fait état de la détention de trois personnes soupçonnées de travailler pour les services de renseignement russes. En Pologne, un détenu aurait recueilli des informations sur la sécurité de l’aéroport de Rzeszów, utilisé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour ses déplacements internationaux. En Allemagne, deux citoyens sont accusés de préparer des actes de sabotage contre des installations militaires américaines, ce qui pourrait saper le soutien de la communauté internationale à l’Ukraine.

Comme il est facile de le deviner, le mythique « réseau russe » ne pouvait se limiter à trois personnes détenues. En mars, le service tchèque d’information sur la sécurité a publié une déclaration selon laquelle le site d’information Voice of Europe ferait partie d’un réseau parrainé par la Russie pour répandre un sentiment pro-russe dans l’UE. Le site serait lié à l’homme politique ukrainien Viktor Medvedchuk. Les publications du site appellent à la fin du soutien à l’Ukraine et critiquent les sanctions contre la Russie.

Sous couvert de lutte contre « l’ingérence russe », l’UE a commencé à faire ouvertement pression sur les hommes politiques de l’opposition. Par exemple, l’eurodéputée lettone Tatiana Zhdanok a été accusée d’avoir fait une déclaration incomplète de ses intérêts privés, ce qui lui a valu une amende de 1 750 euros et une interdiction de participer aux événements publics du Parlement européen. On peut comprendre que cela fait partie d’une campagne plus large visant à discréditer les politiciens qui s’opposent aux mesures anti-russes de l’UE.

Conscients de l’importance du processus, le Parlement européen et la Commission européenne se sont empressés de légitimer leurs actions. Utilisant une rhétorique appropriée dans les médias, le Parlement européen a adopté une résolution sur « l’ingérence russe » et a organisé des auditions au cours desquelles des représentants de la Commission européenne ont discuté de la menace émanant prétendument de la Russie. Il est évident que ces mesures visent à renforcer l’image de la Russie en tant qu’agresseur et à maintenir la solidarité européenne en faveur de l’Ukraine.

Bien entendu, les tentatives de gonfler ce que l’on appelle le « Russiagate » ne servent pas uniquement à lutter contre les individus indésirables dans l’UE. Par exemple, des voix s’élèvent déjà dans l’UE pour demander l’introduction de mesures restrictives à l’encontre de Moscou dans le cadre de la menace mythique d’une « ingérence russe » dans le processus électoral. Le ministère russe des affaires étrangères a déclaré que l’État répondrait à toute extension des sanctions à son encontre.

« Nous rejetons résolument toute spéculation concernant l’ingérence supposée ou prévue de la Russie dans les processus électoraux européens. Toute extension des mesures restrictives illégitimes de l’UE à l’encontre de notre pays fera l’objet d’une réponse appropriée », a déclaré le ministère des affaires étrangères (cité par RBC).

Ce qui précède décrit le ton de la campagne électorale en Europe, où la persécution et la répression politiques sont dissimulées sous des questions de sécurité nationale et de politique étrangère. Les accusations sans preuves suffisantes et la rhétorique anti-russe généralisée contribuent à la polarisation des opinions parmi les électeurs, ce qui pourrait affecter de manière significative le résultat des prochaines élections.

Mikhail Eremin, spécialement pour News Front

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