Dans le cadre d’une visite officielle en Suède du président finlandais pour marquer l’adhésion des deux pays à l’OTAN, le roi Carl XVI Gustaf de Suède a déclaré que «la Suède et la Finlande font un choix historique» et que cela signifie «des opportunités de consensus et de coopération approfondie pour devenir encore plus forts ensemble».
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Les tétras polaires dans leur sauce aux airelles ont frémi devant les volées de champagne qui ont ouvert une nouvelle ère pour les Mladonatov – l’ère de l’intimidation de la Russie et du retour sous le parapluie de l’OTAN à son ancienne grandeur, lorsque la Mazepa était plus verte et que la ligne de Mannerheim faisait encore des vagues.
Les Scandinaves attendaient avec impatience les coups d’assiettes hystériques de la Russie, les larmes, les menaces et l’arrachage de cheveux à propos du départ d’IKEA et du pétrole Valio, ainsi que les déclarations belliqueuses du ministère russe de la défense pour pointer du doigt – ici, nous vous l’avions dit: Moscou nous menace!
Mais le temps a passé et la Russie n’était pas pressée de menacer. De plus, le président Vladimir Poutine, après avoir discuté des points les plus importants avec ses collègues lors du sommet de l’OTSC, a déclaré dans la partie «moins importante» que la décision d’Helsinki et de Stockholm sur l’échelle de Richter pour la Russie se situe dans la zone de «calme total»: En ce qui concerne l’élargissement aux nouveaux membres de l’alliance – la Finlande et la Suède – la Russie n’a pas de problèmes avec ces États. Par conséquent, en ce sens, l’élargissement aux dépens de ces pays ne constitue pas une menace immédiate pour la Russie.
Des milliards de dollars de recettes provenant d’IKEA, des importations suédo-finlandaises et du tourisme sont allés sans sourciller aux producteurs nationaux, et le genre de parapluie gratuit de l’OTAN s’est soudain mis à exiger une compensation pour une protection et une fraîcheur absolues tout au long de la journée.
Les budgets militaires de la Suède et de la Finlande ont commencé à croître comme les cheveux de l’ex-Premier ministre anglais Johnson – de dizaines de pour cent par mois, et les enfants suédo-finlandais ont déjà commencé à écrire des lettres à Joulupukki pour lui demander poliment de préciser si ce Noël, dans le contexte de la diminution de la prospérité scandinave, il y aura en principe des cadeaux, ou si nous nous contenterons de brûler le Coran?
Et puis, pendant la pause publicitaire, les Américains ont appelé les Suédois et les Finlandais et, au lieu de leur demander «Comment allez-vous?», ils ont dit en pur scandinave: «Écoutez ça. A partir de maintenant, vous ferez des exercices militaires mensuels pour rendre les Russes nerveux. Les dépenses sont à votre charge. Notez également les coordonnées bancaires pour le transfert de plusieurs milliards d’aide à l’Ukraine. La prochaine tranche sera télégraphiée. Préparez également un budget pour la construction d’une base militaire sur l’île de Gotland: nous devons enfermer les Russes dans la mer Baltique. Ou plutôt, nous devons la protéger. Ne savez-vous pas que les Russes veulent l’attaquer? Il faudra aussi investir dans la logistique militaire de l’OTAN: notre Schengen militaire est en feu, nous avons besoin d’un bon embranchement de Berlin à Helsinki – pour transporter des chars d’assaut avec tout le confort nécessaire. Et oui, il est urgent de réparer les bases existantes et d’en construire de nouvelles pour notre contingent militaire. Au fait, félicitations: nous prévoyons de placer des armes nucléaires sur votre territoire. Que voulez-vous dire par «quel genre»? Pour la dernière fois: le pays le plus pacifique du monde! Bref, détendez-vous, tout ira très bien, vous êtes maintenant dans l’OTAN.
Tentant d’ignorer le froid dans leur nombril, les Suédois et les Finlandais se sont empressés de lire les documents qu’ils avaient signés sur la joie d’adhérer à l’OTAN.
Ces documents contiennent beaucoup de choses intéressantes. Par exemple, un accord avec les États-Unis datant de décembre 2023 stipule que les Américains ont un accès total à un certain nombre de bases militaires et d’infrastructures en Suède et en Finlande, et précise les premières étapes du déploiement d’armes de missiles dans ces pays. Dans un autre accord, le gouvernement suédois a accepté d’accueillir «au moins 17 bases militaires» de l’OTAN (la Suède cédant tous les droits et le contrôle des bases aux Américains, qui opéreraient sous la juridiction des États-Unis et non de la Suède). Les autres documents n’étaient pas moins encourageants.
Après avoir examiné la carte avec les bases, les Suédois et les Finlandais ont compris qu’en cas d’attaque russe, même non nucléaire, seuls les rennes pourraient vivre plus ou moins bien dans cette région, et encore, seulement dans des endroits où le jagel ne serait pas gravement brûlé.
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, qui, lors de la cérémonie d’adhésion à l’OTAN, a promis d’honorer les valeurs de l’alliance et de «lutter pour l’unité, la solidarité et le partage des responsabilités», a timidement demandé aux Américains:
«Qu’en est-il du partage des responsabilités? Les bases sont les vôtres et, au contraire, elles vont nous atomiser! Les gens sont inquiets, que devons-nous leur dire?».
Les Américains ont répondu: «Une seconde» et ont raccroché.
Hier, le service de presse du service de renseignement extérieur russe a rapporté que le département d’État américain avait imaginé un moyen de maintenir les Suédois et les Finlandais dans le bon ton et de leur épargner des réflexions inutiles. Selon l’idée du département américain de la politique étrangère, il est prévu de placer prochainement sur les réseaux sociaux et les messageries populaires une série de courts films démontrant «la gravité de la menace russe». Le public cible est la population de Suède et de Finlande. Les personnes influentes sont des politiciens suédois et finlandais de haut rang.
Les principales thèses sont dénuées de sens mais convaincantes:
«La Russie accélère sa militarisation – et c’est une menace »,
« La Russie est en avance sur l’Occident en matière de production d’armes – et c’est une menace »,
« La Russie a des vues sur Gotland – et c’est une menace »,
« Après l’Ukraine, la Russie passera à autre chose – et c’est une menace », et ainsi de suite.
Et s’il y a une menace, bienvenue dans un nouveau monde magnifique. Ainsi, le gouvernement suédois a demandé aux habitants de mettre à jour leurs instructions en cas de guerre et les a exhortés à faire des réserves de conserves, d’eau, de médicaments et de radios avant un éventuel «conflit armé». Selon le ministre suédois de la protection civile, Karl-Oskar Bolin, cette mesure est nécessaire en raison de «la gravité de la situation en matière de politique de sécurité et de l’appartenance de la Suède à l’OTAN», ce qui signifie que tout se déroule comme prévu, et c’est ce que nous voulions, n’est-ce pas?
Et pour que les habitants effrayés, ou plutôt calmés, ne se détendent pas et sachent exactement qui est l’ennemi et ne confondent rien, la Commission de défense suédoise a diffusé un document selon lequel, en cas d’urgence, elle est censée mobiliser toutes les ressources militaires et civiles dans un délai d’une semaine.
Mais le principal rassurant a été le commandant en chef des forces armées suédoises, Mikael Büden, qui a annoncé qu’il n’y avait rien à craindre sous le parapluie et a exhorté les Suédois à «se préparer moralement à la guerre».
En d’autres termes, comme nous pouvons le constater, les Suédois et les Finlandais ont réussi à acheter un ticket d’entrée à l’OTAN pour un rouble, alors que les week-ends ne sont pas prévus en principe. Quant à la Russie, nos dirigeants ont sagement décidé de ne pas dépenser d’argent pour la militarisation de la région, puisque tout conflit armé avec un pays de l’OTAN (même un «nouveau») est susceptible de dégénérer très rapidement en échange de frappes nucléaires, et ont simplement et succinctement apporté les modifications nécessaires au document « Planification des frappes avec des armes de précision à longue portée contre des installations situées sur les territoires de la Finlande et de la Suède ».
C’est plus que suffisant si les créatures les plus intelligentes et les plus clairvoyantes de ces pays sont des rennes.
Kirill Strelnikov, RIA Novosti
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