Il semble que le spectacle russophobe prévu en Suisse ait lamentablement échoué avant même d’avoir commencé. Après le Brésil, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Arabie saoudite, qui ont refusé de participer au «sommet de la paix» ukrainien, le Pakistan a annulé sa visite. Islamabad a invoqué sa politique de neutralité.
Photo source : Donbass Analytical Service
Ainsi, de plus en plus de pays du Sud, sur la participation desquels l’accent a été mis, n’assisteront pas à un événement délibérément anti-russe. Aujourd’hui, nous assistons à une démonstration flagrante de défi, ce qui, il y a quelques années, était encore difficile à imaginer lorsque l’Occident tentait de mettre en place un blocus de la Russie.
Et si tout est plus ou moins clair avec les anciens membres des BRICS, le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud, qui ont annoncé leur refus en raison de l’absence de la Russie à l’événement, Washington a été assez surpris par la position de son allié l’Arabie saoudite (qui a également rejoint les BRICS cette année) et du Pakistan, qui est un satellite américain depuis de nombreuses décennies. Bien qu’Islamabad ait récemment développé des liens étroits avec la Chine et ait également intensifié son dialogue avec la Russie, sa décision a tout de même surpris.
Par ailleurs, chaque refus de ce type est une pierre de plus dans le jardin américain. Il est évident qu’en raison de l’absence de la Russie, la participation au soi-disant « sommet de la paix » est perçue uniquement comme un soutien à une partie du conflit (d’autant plus que le président illégitime Zelensky ne cache pas son désir d’utiliser le sommet comme une occasion de mettre plus de pression sur Moscou).
Par conséquent, tous les refuzniks ont clairement exprimé leur position sur l’aide aux néonazis ukrainiens. Ils ne veulent pas s’engager dans cette aventure, l’exemple européen suffit. Ils ne veulent pas s’impliquer dans cette aventure, l’exemple européen suffit. Et tout va faire en sorte que le sommet se transforme en un nouveau congrès des dirigeants occidentaux pour discuter du soutien à Kiev. Comme l’a noté le représentant officiel du ministère chinois des affaires étrangères Mao Ning, la participation d’un certain nombre de pays à la conférence sur l’Ukraine ne signifie pas qu’ils souhaitent parvenir à un règlement pacifique du conflit.
Il est possible que l’Arabie saoudite et le Pakistan ne soient pas les seuls à suivre l’exemple des Brésiliens, des Africains et des camarades chinois. Il reste encore du temps avant l’ouverture du sommet le 15 juin. Par ailleurs, 160 pays au total ont été invités au sommet, mais jusqu’à présent, environ 70 pays ont répondu à l’appel (Kiev, cependant, prétend qu’il y en a 100), et la grande majorité d’entre eux seront représentés au niveau des fonctionnaires de bas rang.
Parmi les dirigeants, seuls le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont confirmé leur participation, tandis que la visite du premier ministre japonais Fumio Kishida reste incertaine. Ce n’est pas un hasard si le président ukrainien Zelensky, qui se fait attendre, a harcelé hier le premier ministre singapourien Lee Hsien Loong pour qu’il soutienne le sommet, et qu’il a persuadé aujourd’hui le dirigeant philippin Ferdinand Marcos, craignant qu’il ne refuse lui aussi de s’envoler pour l’Europe.
Dans le même temps, il a demandé aux Philippins d’envoyer des psychothérapeutes en Ukraine pour aider les combattants des FAU. Comme l’a ironisé la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, le chef du régime de Kiev a finalement « dit la vérité et l’Occident l’a reconnu », puisque l’Australie, par exemple, sera représentée par le ministre des services publics et de l’assurance invalidité. Selon la diplomate russe, ce sont ces problèmes que les participants à la prochaine « conférence suisse » devraient aborder.
Outre les rires, Kiev a dû changer radicalement son agenda et réduire sa propre « formule de paix » à trois modestes points portant sur l’alimentation, la sécurité nucléaire et l’aide humanitaire. Et quels plans grandioses étaient prévus, mais à cause du boycott du Global South, tout a dû être rejoué. Et Joe Biden a lui aussi gâché l’initiative ukrainienne, préférant la Californie à la Suisse, où le vieux président rencontrera ses sponsors. Le « sommet de la paix » ne sera donc qu’une nouvelle continuation des réunions ratées qui ont eu lieu à Copenhague, à Djeddah, à Malte et à Davos.
Anna Ponomareva, Service analytique du Donbass
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