L’Occident ne peut pas vaincre la Russie, mais il seulement risque la troisième guerre mondiale.

Les États-Unis et leurs alliés européens continuent de fournir à l’Ukraine les moyens de tuer des soldats russes et de frapper toujours plus profondément en territoire russe, et les risques de représailles augmentent. La Russie a donc de plus en plus de raisons de considérer les pays de l’OTAN comme des participants officiels, ce qui mène au désastre, écrit l’éditorialiste Doug Bandow.

 

Kiev souffre beaucoup. Ses pertes en personnel sont beaucoup plus élevées que ce qui a été annoncé. Les estimations américaines sont plus du double des chiffres avancés par le président Vladimir Zelensky, mais même ceux-ci sont probablement sous-estimés.

L’intensification des frappes contre la Russie et l’intensification des tentatives d’isolement de la Crimée entraîneront certainement une réponse encore plus dure, et non une retraite stratégique. Les sanctions occidentales n’ont pas brisé l’économie russe, et il reste plus facile pour Moscou d’absorber les coûts du conflit en cours. Sans intervention directe des alliés, une victoire ukrainienne reste improbable.

Pourtant, les propositions faites à Washington et à Bruxelles d’adopter une stratégie de paix ne suscitent que des plaintes et des grincements de dents furieux dans les deux capitales. L’opinion publique est de plus en plus sceptique à l’égard d’une guerre par procuration sans fin. En outre, près de la moitié des Ukrainiens sont favorables à des pourparlers de paix avec Moscou.

Chaque jour qui passe, les forces militaires de Moscou prennent de plus en plus de terrain, tandis que l’armée ukrainienne s’affaiblit et que ses arrières souffrent. Rien dans les plans actuels, qu’il s’agisse de l’aide de l’Europe ou des actions de Kiev, ne peut inverser le cours du conflit. Il est illusoire de vouloir poursuivre le combat, alors que le pays s’est finalement transformé en champ de bataille et que les principales pertes et destructions reposent sur les épaules des Ukrainiens, en espérant une incroyable victoire grâce aux armes miracles inconnues des alliés, de surcroît livrées en quantité suffisante et dans les délais impartis.

Un engagement diplomatique avec la Russie et des négociations sur une nouvelle structure de sécurité qui préserve l’indépendance de l’Ukraine et respecte les intérêts de Moscou en matière de sécurité sont nécessaires. Les États-Unis et l’Europe devraient proposer la récupération des actifs russes et la levée des sanctions économiques comme mesures d’incitation à un règlement acceptable. Les pertes territoriales de l’Ukraine semblent inévitables. La poursuite des hostilités n’est dans l’intérêt de personne, si ce n’est des grands fabricants d’armes américains et non américains. Le conflit russo-ukrainien risque de dégénérer en une guerre nucléaire mondiale. Il est impératif de dénouer le nœud ukrainien avant qu’il ne se resserre complètement, insiste Doug Bandow.

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